P-au-P., 11 janv. 06 [AlterPresse] --- Le secrétaire général d’un des deux Bureaux Electoraux Départementaux (BED) du département de l’Ouest, Joseph Jeune, se plaint du manque de moyens à sa disposition pour faire fonctionner son administration.
Depuis son installation au sein du Conseil Electoral Provisoire en août 2005, ce bureau « n’a jamais eu un local qui lui est propre, ni les moyens logistiques de fonctionnement », déplore Joseph Jeune lors d’une rencontre avec des journalistes le 10 janvier.
Le cadre du BED de l’Ouest explique que, dans les conditions actuelles, il est impossible d’achever la préparation des dossiers de candidatures aux postes municipales et locales.
Jusqu’à présent l’information complète n’est pas disponible en ce qui concerne les élections locales qui doivent succéder aux présidentielles et législatives, fixées aux 7 février et 19 mars prochains.
Les municipales et locales doivent avoir lieu le 30 avril, soit un mois et demi après le deuxième tour des présidentielles et parlementaires, tandis que le président élu doit prendre fonction le 29 mars.
En réalité un ensemble d’activités doivent être réalisées par les BED dans cet espace d’environ 6 semaines. C’est en effet la première instance à laquelle s’adresseront les candidats aux présidentiels et législatives pour faire valoir les différends relatifs aux élections.
Lors de l’entrée en fonction des membres du BED, la promesse leur avait été faite qu’un local leur serait trouvé « dans les 72 heures », critique Joseph Jeune.
Le cadre précise que c’est « le sens du devoir citoyen » qui les pousse à tenter de s’acquitter de leurs responsabilités dans une telle situation de précarité : espace exigu et absence de mobiliers et matériels adéquats.
D’autre part, Jeune estime que « les retards enregistrés dans l’organisation des élections sont dûs à l’exclusion des BED dans la mise en œuvre du processus électoral ». Ainsi, selon lui, les BED n’ont pas eu l’opportunité de remplir les attributions d’ordre adminsitratif prévues dans le décret électoral.
« Le CEP avait choisi de traiter avec l’Organisation des Etats Américains (OEA) et la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), dans l’installation des centres de votes et la formation des superviseurs », déplore-t-il.
« Ces organismes constitués d’étrangers, ignorent la réalité haïtienne et ont une lecture erronée de la situation » soutient Jeune. C’est, selon lui, une des causes des multiples hésitations enregistrées au cours de ce processus électoral, depuis la création du CEP en avril 2004. [lf gp apr 10/01/06 21:00]