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Haiti : La grève générale lancée par le secteur privé largement suivie à la capitale

Les activités électorales également affectées

P-au-P, 09 janv.05 [AlterPresse] --- La grève générale lancée par le secteur privé des affaires est largement suivie ce lundi 9 janvier dans diverses zones de la région métropolitaine et les activités ont aussi été paralysées, a constaté AlterPresse.

Les banques, le grand commerce, les écoles ont fermé leurs portes, tandis que le petit commerce et le commerce informel ont fonctionné au ralenti, de même que les marchés publics. Les pompes à essence ont en général cessé toutes activités et le transport en commun est affecté. Le nombre de passagers a sensiblement diminué au niveau de divers circuits de transport public.

L’administration publique a été sérieusement affectée par le mot d’ordre de grève lancé par le secteur privé pour protester contre l’insécurité et le traitement donné à cette situation par les casques bleus de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH).

Le Conseil Electoral Provisoire devant organiser des élections le 7 février prochain, n’a pu fonctionner. Le bureau central du Conseil Electoral Provisoire (CEP) était ouvert, mais très peu de fonctionnaires s’étaient présentés à leurs postes, a constaté AlterPresse.

Les bureaux publics dont l’Office Nationale d’Assurance Vieillesse (ONA), la Centrale Métropolitaine d’Eau Potable (CAMEP) et des bureaux régionaux de la compagnie téléphonique (Téléco), visités par AlterPresse, ne fournissaient aucun service.

Cette journée de grève a été convoquée par la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haiti (CCIH) pour protester contre les actes violents et les kidnappings qui sévissent à la capitale.

Par ce mot d’ordre de grève, le patronat haïtien entendait forcer le chef civil de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), le chilien Juan Gabriel Valdes, à passer des « instructions claires et précises aux troupes » ONUsiennes pour qu’elles assument leurs responsabilités.

Le secteur privé s’en était également pris au gouvernement de transition qui, en plus de son « silence inquiétant sur la situation de terreur vécue par les habitants de Port-au-Prince, n’a pas su offrir aux responsables et aux membres de la Police Nationale d’Haïti (PNH) l’équipement et le matériel nécessaires pour pouvoir accomplir son devoir de protéger et de servir ».

Les actes violents sont en nette progression dans la capitale haïtienne depuis plusieurs semaines. Selon les autorités policières, au moins 27 cas de meurtres et 43 cas de kidnappings ont été enregistrés dans la zone métropolitaine, du 12 décembre 2005 au 3 janvier 2006.

La grève du secteur patronal a partiellement ou complètement paralysé les activités dans plusieurs villes du pays. Aux Gonaïves (Nord) tout comme à Jacmel (Sud-est) et l’île de la Gonâve (en face de Port-au-Prince - Ouest), les activités ont été paralysées, ont rapporté des correspondants de presse.

Divers secteurs ont apporté leur appui au mot d’ordre de grève générale contre l’insécurité, alors que quelques organisations expriment leurs critiques vis-à -vis des initiateurs du mouvement [jj apr 09/01/06 16 :00]