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Haïti : Libération de trois otages à Cité Soleil, annonce Valdès

P-au-P, 9 janv. 06 [AlterPresse] --- Trois otages haïtiens, retenus depuis plusieurs jours à Cité Soleil (banlieue nord de Port-au-Prince), ont été libérés, le 8 janvier 2006 à l’occasion d’une opération conjointe de la force de police des Nations Unies (UNPol) et de la Police Nationale d’Haïti (PNH).

Selon Juan Gabriel Valdés, chef civil de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (MINUSTAH) qui en a fait l’annonce lors d’un point de presse le 8 janvier, l’opération a été conduite par 26 agents de la PNH et 45 policiers ONUsiens équipés de 7 blindés.

Déroulée à proximité du poste de contrôle numéro 2 des casques bleus jouxtant le quartier « Nan Raquette » près de Cité Soleil, l’opération a permis la libération des citoyens Massillon Fanfin (42 ans), Toussaint Fils (52 ans) et Lamour Jean Marc (55 ans).

« Il s’agit de la première phase de notre stratégie visant à redonner la tranquillité à la population », précise Juan Gabriel Valdés lors de ce point de presse auquel a assisté un reporter de l’agence en ligne AlterPresse.

Le représentant du Secrétaire général des Nations Unies estime que la situation est extrêmement grave en Haïti. Pour appuyer sa déclaration, Valdés cite le cas d’ « un enfant âgé de 12 ans qui a été interpellé pendant l’opération. »

« C’est l’occasion de souligner que l’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance), condamne l’embrigadement des enfants dans des groupes armés et leur utilisation dans les activités criminelles, une pratique malheureusement répandue en Haïti », soutient le diplomate chilien.

Le chef civil de la MINUSTAH se dit conscient de la tâche qui lui est assignée « en matière de maintien de l’ordre » dans ce pays des Caraïbes. Valdés affirme qu’en tant que forces de maintien de paix, les casques bleus doivent agir selon la loi.

« Nous devons tout mettre en œuvre dans la planification et l’exécution de nos opérations afin d’éviter qu’elles provoquent la mort et des blessés parmi la population civile. Cette planification délicate doit se faire avec prudence », précise l’ambassadeur ONUsien.

Juan Gabriel Valdés assure que les opérations menées dans les zones volatiles « arriveront à faire échec aux groupes engagés dans la violence tout en respectant les normes édictées » par les Nations Unies.

Le patron de la Mission ONUsienne dit reconnaître « la nature complexe et multidimensionnelle de cette criminalité qui n’épargne malheureusement aucune des couches de la société haïtienne ».

Le diplomate chilien annonce que ses troupes continueront à « prendre toutes les mesures nécessaires et appropriées, avec la plus grande fermeté, contre les groupes criminels qui sévissent dans le pays ».

« Une fois de plus, j’insiste sur le fait qu’il ne peut y avoir seulement une solution militaire pour les problèmes de la sécurité en Haïti en général et à Cité Soleil, en particulier », indique Juan Gabriel Valdés.

Pour que les progrès soient durables, le représentant de Kofi Annan soutient que des actions concrètes doivent être mises en œuvre en vue de l’amélioration des conditions de vie des couches les plus défavorisées.

« Nous sommes depuis un certain temps en discussion avec le gouvernement de transition, nous avons des programmes d’assistance humanitaire » qui doivent être exécutés à Cité Soleil, avance Valdés.

Il ajoute que « ces programmes ne pourront commencer qu’une fois rétablie une situation de normalité qui permettra la reprise des activités des organisations spécialisées en matière de développement ». [do gp apr 9/01/2006 10 :30]