P-au-P., 06 janv. 06 [AlterPresse] --- Le chef de campagne du candidat indépendant à la présidence Charles Henry Baker pour la région Sud d’Haïti, Emmanuel Corneille, a été assassiné le jeudi 5 janvier dans la soirée à Pétionville (Est de la capitale).
Dans une interview accordée ce vendredi 6 janvier à AlterPresse, Baker indique que son chef de campagne a été attaqué au moment où il a arrêté sa voiture pour acheter des cigarettes. Le candidat présidentiel a dit qu’il attend le résultat d’une enquête policière pour savoir le motif du meurtre.
« Pour le moment, nous ne pouvons pas dire que c’est un crime politique (...), mais nous ne pouvons mettre aucune hypothèse de côté », souligne Charles Henry Baker, n’écartant pas que l’assassinat pourrait être lié à l’insécurité qui prévaut dans le pays.
Les actes de banditisme se sont intensifiés à la capitale haïtienne, où 27 cas de meurtres et 43 cas de kidnappings ont été enregistrés, du 12 décembre 2005 au 3 janvier 2006, selon ce qu’indiquent les autorités policières.
Le secteur patronal haïtien appelle la population haitienne à observer, le lundi 9 janvier 2006, une journée de grève généralisée de protestation contre les actes violents et de kidnapping sévissant à Port-au-Prince.
Baker, tout comme de nombreux secteurs politiques, apporte son plein soutien à cette grève lancée par le secteur des affaires.
Réagissant à la récente prise de position du Conseil de Sécurité des Nations Unies exigeant des élections en Haiti avant le 7 février 2006, Baker déclare que « nous accueillons cette décision avec joie. Le Conseil ne fait que se mettre de notre côté parce que nous avions déjà fait cette demande auprès du Conseil Electoral Provisoire ».
« Le Conseil de Sécurité invite instamment le Gouvernement de transition de Haïti et le Conseil électoral provisoire à annoncer rapidement de nouvelles dates définitives pour les élections, dont la première partie devra se tenir dans un délai de quelques semaines, au plus tard le 7 février 2006 » indique le communiqué du Conseil.
Au terme des consultations, le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, Augustine Mahiga, de la République Unie de Tanzanie, convie le gouvernement de transition à veiller à ce que les élections se tiennent conformément aux normes démocratiques internationales et dans des conditions qui favorisent la plus grande participation.
Le président du Conseil appelle les secteurs internationaux impliqués dans la réalisation des élections à continuer de collaborer étroitement avec le Gouvernement de transition et les autres autorités compétentes en la matière.
Le calendrier électoral révisé et le budget correspondant devraient être réalistes et exhaustifs et devraient prendre en compte les élections nationales, municipales et locales, insiste le Conseil de sécurité.
Augustine Mahiga réitère que la tenue des prochaines élections constitue une étape fondamentale vers la restauration de la démocratie et de la stabilité en Haïti.
Il reconnaît, cependant, que ces élections ne constituent pas le seul moyen de résoudre les problèmes à plus long terme auxquels Haïti doit faire face dans les domaines de la sécurité et de la restauration de l’état de droit, qui sont tous les deux essentiels à la stabilité et à un développement durable.
Le Conseil de sécurité réaffirme que la sécurité demeure un élément essentiel de la tenue d’élections libres et équitables. Il se déclare préoccuper par la détérioration de la situation en matière de sécurité à Port-au-Prince.
Le Conseil invite instamment la Police nationale haïtienne et la MINUSTAH à poursuivre leurs efforts en vue de renforcer leur coopération, dans le souci d’améliorer la situation en matière de sécurité et de restaurer et maintenir l’état de droit. à€ cet égard, le Conseil rend hommage aux soldats de la paix de la MINUSTAH qui ont perdu la vie ou ont été blessés dans l’exercice de leurs fonctions.
Le Conseil de sécurité exprime son soutien sans réserve aux activités de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et à celles du Représentant spécial du Secrétaire général, M. Juan Gabriel Valdés.
Ces déclarations sont survenues à un moment où divers secteurs fustigent l’attitude du chef de la MINUSTAH en Haiti, Juan Gabriel Valdes, qui, selon eux, n’a pas su faire face à la situation d’insécurité qui continue de prévaloir à la capitale. [jj gp apr 06/01/2006 19 :00]