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Scruter le scrutin

Haiti - Élections : Report attendu ... Quid du nouveau calendrier ?

P-au-P., 29 dec. 05 [AlterPresse] --- Une décision officielle de report des élections présidentielles et législatives haïtiennes préalablement fixées au 8 janvier 2006 en Haïti est attendue le 30 décembre, selon les promesses faites par le président du Conseil Electoral Provisoire (CEP), Max Mathurin.

La probabilité de la tenue du scrutin à la date prévue est pratiquement écartée depuis que le constat d’obstacles insurmontables dans l’immédiat a été fait par les plus hautes autorités du pays, des membres du CEP, des candidats et responsables de partis politiques ainsi que des observateurs électoraux.

Le premier ministre Gérard Latortue a déclaré le 28 décembre que le scrutin sera « probablement reporté ». Faisant preuve de prudence il n’a pas avancé de nouvelle date. Mais, selon lui, la machine ne devrait pas être prête avant la fin du mois de janvier 2006.

Le même jour, le président provisoire Boniface Alexandre a, par avance, condamné l’ajournement des élections, craignant que « des reports constants » ne viennent « miner la confiance de la population ». Il a jugé « inacceptables » les retards accumulés tout au long du processus.

Boniface Alexandre dit espérer que les consultations entreprises par le CEP avec les partis politiques, d’autres secteurs organisés et les institutions internationales impliquées dans la préparation des compétitions déboucheront sur un chronogramme d’activités, un « calendrier réaliste » et des « dates définitives ».

Au début de la semaine le CEP avait entamé une série de réunions avec des dirigeants de plusieurs partis politiques pour prendre en considération leurs inquiétudes et propositions à propos du déroulement du processus électoral.

Des dirigeants politiques de tendances diverses étaient prêts à rencontrer le CEP et à lui faire part de leurs appréhensions. Mais les réunions prévues ont été suspendues.

Les perspectives de report des élections, qui ont déjà été prorogées à 4 reprises, jettent un certain froid dans les rapports entre l’Organisation des Etats Américains (OEA) et le CEP qui s’accusent mutuellement par rapport aux principaux problèmes qui retardent la préparation du scrutin.

Les difficultés à surmonter sont nombreuses. Le 27 décembre, le Conseil National d’Observation électorale (CNO) a souligné des problèmes d’autorité et de responsabilité au niveau du CEP, « une prise en charge non explicite mais de plus en plus directe des élections par l’international, une mauvaise planification des étapes du processus, une incohérence et une absence de transparence dans la gestion financière et logistique du processus électoral ».

L’organisme d’observation a aussi relevé « une distribution tardive désordonnée des Cartes d’Identification Nationale, une répartition irrationnelle des électeurs dans les Centres de Vote (...), une assignation non encore précisée des électeurs par Bureau de Vote et une indisponibilité des listes électorales partielles ainsi qu’un recrutement et une formation d’environ 36.000 membres de Bureaux de Vote encore largement inachevés ».

Plusieurs conseillers électoraux ont, par ailleurs, imputé l’enlisement du processus électoral au directeur général du CEP, Jacques Bernard, et au gouvernement intérimaire.

Le directeur général aurait fait montre, dans le cadre sa fonction, d’autoritarisme et de manque de sens de leadership. Une attitude qui découlerait, selon les deux conseillers, d’interférences répétées de la part de l’Exécutif.

Il semble que maintenant l’enjeu se situerait au niveau du nouveau calendrier à déterminer. Les élections devront-elles être reportées d’un mois ou plus ? [gp apr 29/12/2005 03:40]