P-au-P, 27 déc. 05 [AlterPresse] --- Les autorités dominicaines planchent actuellement sur la création d’une force de sécurité frontalière pour la surveillance à la frontière haïtiano-dominicaine, a déclaré à la presse le ministre des Forces Armées dominicaines, l’amiral Sigfrido Pared Pérez.
Il informe que des soldats de l’Armée Nationale, de la Marine de Guerre et de la Force Aérienne intégreront un corps militaire préposé à la surveillance des 391 kilomètres de frontière commune avec Haiti.
« La nouvelle unité prendra le relais de la surveillance à la frontière », annonce Pared Pérez dans des déclarations publiées par le quotidien Listàn Diario.
Le haut gradé de l’Armée dominicaine, qui ne précise pas l’effectif de cette garde frontalière, indique que l’opération débutera entre janvier et février 2006.
Lors de sa visite à Port-au-Prince, le 12 décembre 2005, le président dominicain Leonel Fernández Reyna avait indiqué que le trafic d’armes, de la drogue et de personnes s’intensifie à travers la frontière entre les deux pays.
Quatre militaires dominicains ont été expulsés de l’Armée et arrêtés pour trafic d’illégaux haïtiens à la frontière avec Haïti, au niveau de Dajabon/Ouanaminthe (Nord), a-t-on appris de source officielle ce 17 décembre.
Vers la fin du mois de novembre 2005, le chef du Commandement sud de l’armée américaine, le général Bantz Craddock avait rencontré à Santo Domingo l’amiral Sigfrido Pared Pérez et le chef de l’institution militaire, le général José Ricardo Estrella.
La rencontre s’était déroulée autour de l’établissement d’un plan de sécurité, notamment pour combattre le trafic de la drogue dans la zone frontalière.
Dans ses multiples déclarations, le président dominicain a toujours mis l’accent sur la sécurisation de la frontière. Fernandez reste convaincu que la drogue qui entre en République Dominicaine vient directement de la Colombie en passant par Haïti.
Des milieux diplomatiques haitiens s’inscrivent en faux contre cette affirmation, estimant que la République Dominicaine est elle-même un pays très ouvert.
La décision de créer la nouvelle garde frontalière dominicaine survient à un moment où les relations haïtiano-dominicaines ne cessent de se détériorer. Les migrants haïtiens en République Dominicaine continuent de faire les frais d’une escalade de violences enregistrés ces derniers temps en République Dominicaine.
Même les étudiants haïtiens se trouvant sur ce territoire ne sont pas épargnés. Au milieu du mois de décembre des témoignages sont parvenus à AlterPresse sur des persécutions dont sont l’objet des étudiants à Santo Domingo et à Santiago (importante ville du nord de la République Dominicaine).
Suite au mouvement de protestations ayant marqué la visite inachevée du président dominicain en Haïti, le gouvernement intérimaire haïtien avait désigné, le diplomate Fritz Cinéas en tant que nouvel ambassadeur haitien à Santo Domingo. [do gp apr 27/12/2005 14 :50]