P-au-P, 26 déc. 05 [AlterPresse] --- Les actes d’enlèvement ont déjà gagné plusieurs pays des Caraïbes et de l’Amérique Latine durant les fêtes de fin d’année 2005, suivant un ensemble d’informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Les enfants représentent la catégorie de personnes la plus frappée par cette violence dans plusieurs pays, comme le Pérou, le Mexique, la Colombie.
Le kidnapping tend à devenir une activité rentable pour les bandits qui, en plus des rançons exigées, s’emparent des véhicules de leurs otages pour renforcer leurs actes de chantage et augmenter leurs gains inassouvis.
La République d’Haïti a fait connaissance, en 2005, avec une ampleur sans précédent de ce nouveau phénomène de violence ayant affecté divers secteurs, particulièrement dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince, où, début décembre, 13 écoliers ont été enlevés.
Aujourd’hui, beaucoup de personnes victimes évitent d’en parler, de peur de représailles, d’autant que plusieurs policiers en fonction ont été identifiés comme auteurs et complices dans ces forfaits. Divers cas, enregistrés en cette fin d’année 2005, ne sont pas révélés dans la Presse.
Téléphones portables, autocollants, insignes et plaques de police, sceaux trafiqués du Ministère de la Justice, instance de tutelle de la Police Nationale d’Haïti (PNH), font partie de l’appareillage mis en œuvre par les bandits pour procéder à des enlèvements et séquestrations de personnes, indiquait le 19 décembre 2005 Michael Lucius, responsable de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ).
A l’occasion, la Police Nationale d’Haïti (PNH) présentait à la presse 50 personnes, dont 24 retenues pour leur participation présumée dans des cas d’enlèvements.
L’industrie du kidnapping touche également Trinidad et Tobago. Les autorités policières de cet Etat caribéen appellent la population locale à la vigilance à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Le commissaire de police, Oswyn Allard, s’en prend à la presse trinitéenne qui n’aurait pas partagé aux autorités policières les informations relatives à certains actes de kidnapping.
« Dans la majorité des cas, les médias ne nous ont pas soutenus », se plaint le policier qui se déclare plus que jamais déterminé à poursuivre les malfrats.
« Comme la communauté nationale, je suis dérangé et disposé à employer toute l’énergie et toutes les forces, et toute l’intelligence disponibles pour faire cesser le kidnapping », réitère le commissaire Oswyn Allard.
« Je reste fidèle à l’application de la loi dans ce pays », ajoute-t-il.
AlterPresse a appris, de sources officielles à Port of Spain, que les parents des personnes kidnappées ne sont pas autorisés par les ravisseurs, comme en Haïti, à alerter la police. Dans le cas contraire, la rançon exigée peut être doublée, et même les otages risqueraient d’être exécutés.
Le kidnapping est si fréquent à Trinidad et Tobago et en Haïti que les preneurs d’otage exigent des sommes faramineuses en échange de la libération des personnes séquestrées.
Le commissaire de police trinitéen Oswyn Allard lance également un appel à la surveillance des trafiquants colombiens qui utiliseraient le territoire de son pays pour écouler leur cocaïne.
En Colombie, même les officiers et sous-officiers de l’Armée colombienne et de la police locale ne sont pas épargnés de cette nouvelle forme d’insécurité. Au Mexique, toutes les six heures, une personne est kidnappée.
Selon les informations disponibles, le Mexique détient le deuxième taux de kidnapping le plus élevé de toute l’Amérique latine, derrière la Colombie.
La situation n’est pas différente au Pérou, où les proches des victimes préfèrent négocier en catimini avec les ravisseurs.
A date, les pays de la région n’ont pas encore manifesté leur intention d’adopter des dispositions communes pour faire face à ce nouveau phénomène de banditisme et de terrorisme, qui tend à gagner en intensité.
Différentes agences des Nations Unies ainsi que divers organismes non gouvernementaux préfèrent, de leur côté, mettre en place des dispositions sécuritaires qui interdisent à leurs membres de fréquenter certaines zones à certaines heures dans des pays bien déterminés et réputés dangereux. [ed do rc apr 26/12/2005 15:30]