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Haïti : Rareté ou spéculation sur les produits pétroliers

P-au-P., 21 déc. 05 [AlterPresse] --- De longues files de personnes et de véhicules sont en attente devant plusieurs pompes à essence de la capitale dans l’objectif pour les conducteurs et les autres consommateurs de s’approvisionner en produits pétroliers, un précieux liquide utilisé par l’ensemble des ménages en Haïti, a observé l’agence en ligne AlterPresse ce mercredi 21 décembre.

Ces files d’attente, qui ne correspondent pas à la période morose des fêtes de la fin d’année 2005, créent des embouteillages dans divers coins de la capitale. Les stations d’essence, qui ne sont pas en manque, continuent à livrer les produits pétroliers dans une atmosphère de ruée de nombreux habitants pour l’obtention du précieux liquide.

Plusieurs chauffeurs de transport public, interrogés par AlterPresse, déplorent cette situation qui, selon eux, ralentit la marche des activités dans leur secteur. Certains d’entre eux fustigent les distributeurs de pétrole qui, selon eux, auraient cessé de vendre du carburant en vue d’augmenter les prix, surtout de la gazoline.

« Les propriétaires de produits pétroliers créent cette condition aux fins d’augmenter les prix », se plaint un conducteur de transport public assurant le trajet Delmas 65 / Centre Ville.

Des rumeurs sur une éventuelle rareté de la gazoline dans les stations de pompes à essence ont commencé à circuler, il y a deux semaines dans la capitale.

Cette nouvelle donne, dans la réalité de marasme économique de la fin 2005, provoque une affluence peu coutumière, voire de la bousculade vers les pompes à essence, de la part des chauffeurs de transport en commun et de véhicules privés, ainsi que d’autres usagers.

Aucune précision n’a pu être obtenue, ni de l’Association Nationale des Distributeurs de Produits Pétroliers (ANADIPP), ni des compagnies pétrolières établies à Port-au-Prince. Une seule des 4 compagnies pétrolières (Texaco, Esso, Total, National - qui a acquis les actions de Shell -) ne serait pas en rupture de stock, selon une source qui a voulu garder l’anonymat.

Le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur la rareté, notamment de la gasoline, constatée depuis environ 2 semaines sur le marché national.

Interrogé le 15 décembre dernier par des journalistes sur une éventuelle rareté de produits pétroliers sur le marché national, le ministre de l’Economie et des Finances, Henri Bazin, avait indiqué qu’il n’était pas en mesure de parler de rareté de la gazoline.

« Je ne suis pas au courant de ce problème, le gouvernement non plus », déclarait-il lors d’une conférence de presse au ministère de la Culture et de la Communication.

Un responsable d’une station d’essence a affirmé, le mardi 20 décembre à AlterPresse, que le problème devrait être résolu d’ici le 22 décembre, en attendant l’arrivée au port de la capitale, le 21 décembre, d’une nouvelle cargaison de produits pétroliers. Le manque observé serait dû à un accident enregistré dans les pays fournisseurs, a confié ce responsable.

Entre-temps, les consommateurs font la queue depuis le début de la semaine pour obtenir un peu de carburant si précieux dans le fonctionnement quotidien en Haïti, au moment où plusieurs quartiers sont confrontés à un rationnement sévère de courant électrique public, a constaté l’Agence en ligne AlterPresse. [jj rc apr 21/12/2005 17 :00]