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Haiti : La démocratie peut-elle être la simple conséquence de consensus au sein des élites ?

Critique de livre

Par Jhon Picard Byron [1]

Soumis à AlterPresse le 12 décembre 2005

Dans son livre Haïti : Misère de la démocratie [2], Sauveur Pierre Etienne procède à une synthèse exhaustive d’une très grande clarté des démarches théoriques forgées, dans les études des transitions démocratiques, par nombre d’auteurs américains et latino-américains. S’inspirant de ces auteurs, il pose, dans son étude de la transition haïtienne, le consensus comme le plus sûr moyen pour aboutir à la démocratie. Or, il constate que le processus démocratique haïtien a été marqué par une polarisation quasiment irréductible « entre le régime militaire et les masses populaires » [3]. Ainsi, suivant la logique dominant de cet ouvrage, l’échec était patent, car, il n’existait plus de « véritables partis politiques, ni de réelles forces socio-politiques modérées conduites par une bourgeoisie libérale ... ou de larges couches des classes moyennes éclairées... » [4]. L’avènement de la démocratie devient d’autant plus difficile que la polarisation est rapportée à des conditions structurelles et à la non intériorisation des normes et valeurs démocratiques telles que « la recherche incessante du compromis » [5]. Sauveur Pierre Etienne conclut son étude en insistant sur le consensus et en évoquant la nécessité d’« un cadre économique et social » et « la voie institutionnelle ».

Les perspectives sur lesquelles se termine l’ouvrage de Sauveur Pierre Etienne ne tranchent pas avec les discours les plus courants du monde politique voire du grand public. Mais, par sa façon de concevoir les partis politiques en général, par son constat de l’inexistence de « forces politiques modérées », par ses allusions aux anarcho-populistes et au « discours incendiaire de la gauche radicale », par la prescription de son remède universel (le consensus), il semble croire que les acteurs oeuvrant dans le cadre du projet démocratique devraient se tenir en dehors des conflits centraux qui ont traversé l’échiquier politique haïtien et la scène sociale durant ces dernières années. Tout se passe comme si le « secteur démocratique » devrait, selon lui, jouer un rôle de tampon, de médiation, dirait-il.

Mais, la démocratie étant un des principaux enjeux de luttes et d’affrontements socio-politiques en Haïti, peut-on être en faveur de son institution et se tenir à l’écart de ces luttes ? La démocratie peut-elle être la simple conséquence de consensus au sein des élites ou résultera-t-elle de l’action des couches dominées et exploitées de la société haïtienne ? En conséquence, peut-on penser l’avènement de la démocratie en Haïti sans affirmer sa nécessaire articulation aux revendications de ces catégories ? Peut-on s’inscrire dans une démarche qui conçoit la démocratie exclusivement comme ensemble de principes facilitant la « coexistence sociale » ?

A la lumière de ces questions, je voudrais procéder à une critique générale des présupposés essentiels de cet ouvrage tout en les rapprochant en un point d’un autre texte [6] dont l’auteur, Jean Alix René, part d’une position qui est pourtant à l’opposé de celle de Sauveur Pierre Etienne.

Je crois que la conjoncture actuelle est à la révision de certaine position sur la question de la démocratie. Mais, la relative victoire du secteur dit démocratique, un certain triomphalisme mêlé de surcroît à la diabolisation de Lavalas et d’Aristide ont empêché ce secteur de prendre du recul par rapport à sa position. Tout en m’inscrivant dans la perspective d’un certain projet démocratique [7], je voudrais, par delà cette lecture critique, entamer une critique de ce secteur « démocratique ». Je commence par ce livre de Sauveur Pierre Etienne parce qu’il est, en quelque sorte, la fondation théorique [8] des pratiques de ce Secteur « démocratique » qui passe souvent à coté des véritables enjeux des luttes des classes populaires. Ce livre contribue à vider la question de la démocratie de tout contenu, la réduisant à la « coexistence sociale » et à « l’apprentissage de la tolérance ».

Pour analyser la transition politique, Sauveur Pierre Etienne affirme vouloir partir des « stratégies des acteurs », car, selon lui, « l’intervention des leaders et acteurs ... explique le résultat d’un processus de changement politique [9] ». Cependant, il s’est surtout intéressé au « jeu des élites ». De fait, s’il compte au nombre des acteurs de la transition le mouvement populaire et ses composantes, il semble ne plus croire que ce mouvement soit déterminant dans le cours de la transition. Ce manque de considération pour l’acteur populaire n’est peut-être pas sans rapport avec une ambivalence de l’auteur due sans nul doute à sa volonté de tenir ensemble des références théoriques fortement hétérogènes. En effet, d’un côté, Sauveur Pierre Etienne admet que « [les facteurs structurels] ne sont pas déterminants [10] » dans la transition en attribuant à ces facteurs structurels la fonction de « cadre d’activité ». De l’autre, il souligne l’existence d’un déterminisme exclusif en ce qui concerne les couches populaires. Il affirme que « [Le système d’apartheid (socio-économique)] ... porte les couches défavorisées de la société haïtienne à rêver toujours d’un "sauveur", d’un "prophète", d’un "messie"... [11] ». Tout se passe comme si la logique populiste était inhérente aux aspirations de ces catégories sociales. Les couches populaires seraient acquises de façon irréversible au politique populiste vecteur de dictature. Une telle position est lourde de conséquences tant pratiques que théoriques. L’une d’entre ces conséquences est celle qui porte les dirigeants politiques à ne plus voir dans les couches populaires un porteur potentiel du projet démocratique. L’autre conséquence corollaire à celle-ci consiste à réduire les luttes démocratiques à la recherche du consensus.

Ainsi, puisqu’on ne peut aboutir au consensus, la transition sera bloquée. Or, d’après moi, l’échec de la transition ne résulte pas de l’impossibilité d’arriver à un accord au niveau de la « classe politique » (modèle consensuel), mais plutôt de l’incapacité des éléments de cette « classe politique », partisans d’un projet démocratique, à rallier ou à polariser dans leur camp les couches populaires. Lors même qu’un consensus serait établi au sein des élites, il n’est pas évident que l’accord qui consacrera ce consensus pourrait être appliqué. Les quelques rares accords conclus entre membres de cette « classe politique » ont souvent été vite caducs. La violation de ces accords est due à l’inexistence d’un garant. Le garant ne saurait être nul autre que le peuple (constitué acteur politique à part entière) qui l’aurait validé dans le cadre de débat public conçu à cet effet. Or, manifestant que mépris à l’égard des couches populaires qui ne leur témoignent pas moins de l’indifférence, ne croyant nullement en leur capacité politique, nos politiciens ne pouvaient pas les appeler à jouer ce rôle.

A un moment donné, des acteurs politiques doivent nécessairement entrer en négociation. Mais, on n’aboutira à une issue heureuse de celle-ci, c’est-à -dire à un consensus sur la démocratie, que si une mobilisation populaire arrive à contraindre les « élites oligarchiques » à céder sur certains points. On peut prendre l’exemple de la signature de l’accord de « Governor’s Island » [12]. Les militaires n’auraient pas accepté de le signer, s’il n’y avait pas une résistance intérieure face au Coup d’Etat. Autrement dit, la communauté internationale ne l’aurait pas imposé aux militaires, s’il n’y avait pas une situation qui pourrait déboucher sur une explosion sociale. Le cas de l’Afrique du Sud montre bien que le consensus ne peut être uniquement une affaire de courants modérées des élites. Au contraire, des mobilisations populaires ont porté le pouvoir à négocier avec les dirigeants de l’ANC, force politique ayant l’appui du pôle majoritaire de la population. En dehors de ces conditions, le consensus se serait fait au détriment du projet démocratique.

La situation, jusqu’à récemment, montre qu’une force politique capable d’imposer, à partir d’un ancrage populaire, le projet démocratique à ceux qui n’y sont pas favorables (modèle conflictuel) ne peut émerger des partis, groupes ou leaders connus. Quoique certains leaders politiques s’attachent souvent à avoir l’appui des secteurs populaires, les élites, en général, ne veulent pas avoir partie liée avec les couches les plus défavorisées. Telle est la leçon des batailles entre les élites qui ont conduit au départ d’Aristide. « L’argumentaire politique » des différents groupes ou partis du large front anti-Aristide - à l’exception des étudiants et enseignants de l’UEH qui avaient leurs revendications spécifiques - était conçu de façon à tenir à l’écart les couches populaires de sorte qu’elles ne jouent aucun rôle dans le départ d’Aristide (malgré leurs revendications et leurs griefs à l’encontre Aristide). Ainsi, serait résolu ce qui demeure le problème primordial des classes dominantes : la fermeture de la parenthèse ouverte en février 1986 avec le départ et l’irruption des classes populaires sur la scène politique haïtienne.

Autant que le consensus au sein des élites, le recours à une hypothétique « voie institutionnelle » que prône Sauveur Pierre Etienne ne permettra pas de sortir de l’impasse. On ne sait pas trop qui pourra engager le pays dans la voie de « l’institutionnalisation de la vie politique », avec quelle base sociale. A moins que le rationnel étant réel, tout ce que pensent les élites peut se réaliser. François Houtard semble bien comprendre le problème puisqu’il a souligné, dans la préface à l’ouvrage de Sauveur Pierre Etienne, l’implication d’une telle option en ces termes : « [...] l’institutionnalisation de la vie politique, comme garantie essentielle de la démocratie et barrière contre toute dérive autoritaire, peut aussi aboutir à une contradiction, celle de centrer l’action politique sur la formalisation des organes de l’Etat et de perdre de vue les aspirations populaires [13] ».

Sauveur Pierre Etienne n’aurait-il pas raté son objectif (étudier le rôle des acteurs) en passant à côté de l’incapacité des élites ou d’une partie des élites à formuler un projet politique (démocratique, entre autres) qui pourrait recueillir l’adhésion des couches populaires ? Dans une telle démarche, les couches populaires seront portées à assumer le projet démocratique comme sujet à part entière et non comme sujet par procuration. Mais, le paradigme adopté par Sauveur Pierre Etienne ne lui permet pas d’envisager la construction du projet démocratique dans cette perspective-là . Autrement, il lui faudrait changer de paramètre ou de cadre de référence. Bien mieux, Sauveur Pierre Etienne oppose « la soif de liberté » du peuple à « l’idée de la construction d’un Etat démocratique de droit » [14]. Cette opposition nous paraît très paradoxale, car tout projet démocratique suppose la possibilité de répondre aux attentes du peuple ou bien de la majorité du peuple et recouvre de ce fait sa soif de liberté. Pourtant, il pourrait en être autrement dans le cadre du paradigme procédural/libéral qui permet de penser des espaces de liberté, mais s’assure que les couches populaires en soient tenues éloignées.

Le consensus au sein de la « classe politique » a été toujours une préoccupation de certains éléments du mouvement démocratique, ceux qui s’autoproclamaient Secteur « démocratique ». C’est en raison de ce leitmotiv (que constitue le consensus) que ce secteur a fait tout ce qu’il pouvait pour dépouiller le projet démocratique de tout contenu substantiel, de toutes revendications populaires. Ce Secteur dont Sauveur Pierre Etienne fonde la démarche ne pourrait rallier à sa cause les classes populaires. Il n’arrive pas non plus à avoir l’assentiment de la classe politique en majorité rétrograde. La recherche du consensus est donc vouée à l’échec. Mais, puisque ce Secteur s’inscrit exclusivement dans cette vaine démarche, il n’entend pas construire une force politique autonome ayant une base élargie dont celle-là serait porteur des revendications de celle-ci, ce qui lui aurait permis de faire contrepoids à d’autres éléments de la classe politique ou de « l’élite » dans certaines négociations. Marqués par la « crainte des masses », le Secteur « démocratique » n’est pas capable d’envisager sa construction de cette manière.

Sauveur Pierre Etienne perçoit la polarisation des différents secteurs politiques comme une des causes de « l’échec du processus d’institutionnalisation démocratique ». Mais, il ne comprend pas que le consensus ne se serait pas fait autour de la démocratie si le secteur démocratique ne ralliait pas à sa cause les couches populaires, les seuls susceptible d’adopter le projet démocratique et de le conduire à terme. La mise en avant du consensus se fonde sur les théories du choix rationnel, une des références de l’auteur. L’on doit se demander si les élites haïtiennes ont d’autre choix rationnel à faire que celui de vouloir maintenir certains privilèges au mépris de tout. Elles ont sans doute compris que toute brèche dans le système de domination mis en place dans le pays leur serait fatale.

André Corten a noté une tendance propre aux théories de la transition démocratique en Amérique latine « à limiter [les] prétentions à l’équité et [à ] renoncer à formuler une idée (ou une utopie) sur ce qui serait bon pour la communauté ». Mais il nous est difficile de ne pas croire que la transplantation en Haïti de ces modèles d’explication ne traduit pas une nouvelle manière de mettre « hors jeu » les classes populaires au profit d’un jeu des élites qui ne peut montrer son efficacité.

Dans La Séduction populiste, Jean Alix René semble vouloir réinvestir les classes populaires de cette capacité politique que Sauveur Pierre Etienne leur dénie. La description des « mécanismes de [la] séduction populiste » qui occupe une partie de cet ouvrage lui permet de récuser toutes les positions tendant à faire croire qu’Aristide et ses partisans n’auraient fait que manipuler les éléments des couches populaires qui ont suivi le mouvement Lavalas ou l’individu Aristide lui-même. Il insiste sur les deux pôles de la relation populiste (le dirigeant et les masses, l’appareil et les masses) et se refuse à prendre les couches populaires pour des victimes d’une propagande bien orchestrée. Il s’est évertué à montrer que l’action du leader populiste et de ses partisans a rencontré l’appel des masses à un dirigeant fort qui aurait l’intelligence de leurs problèmes et qui serait capable de transcender les difficultés pour les résoudre. Il y a bien dans cette démarche de Jean Alix René une reconnaissance de la capacité politique des couches populaires.

Cependant, cette reconnaissance d’une certaine capacité politique des couches populaires est vite occultée dans la mesure où l’auteur a aussi conféré au choix populiste des couches populaires un caractère inéluctable. Ayant doublé la description des « mécanismes de [la] séduction populiste [15] » d’une analyse économique, Jean Alix René retire de nouveau aux masses leur capacité politique. En effet, la destruction de l’économie paysanne de subsistance, la migration et la paupérisation des classes populaires, conséquence d’un long processus décrit par l’auteur, « ont rendu difficile la formulation d’un projet qui dépasse les limites du populisme [16] ».

Comment cette difficulté ou cette impossibilité se conçoit-elle ? Pour répondre à cette question, il nous faut donner à voir un maillon de la chaîne explicative demeurée allusive. En fait, les conditions structurelles ou socio-économiques « agissent » en produisant une « masse de marginalisés ». Or, cette masse de marginalisés, formée de différentes catégories de sous-prolétaires souvent désignés par le vocable impropre de « lumpen », ne peut qu’adhérer au projet populiste ou n’être porteur d’aucun projet. Ces catégories ne seraient perméables à aucun discours que le populisme, elles ne peuvent guère en produire d’autres. Précisons que l’auteur ne s’est pas engagé explicitement dans ce développement. Jean Alix René se garde d’utiliser le terme « lumpen ». Nous tirons tout de même cette conséquence de ses analyses parce qu’il semble que, pour l’auteur, l’existence en soi de catégories marginales constitue la difficulté. En somme, on ne peut ne pas se référer au lumpen et à tout ce qu’il charrie si l’on veut dégager le sens de cette affirmation : « c’est, en dernière instance, l’existence de cette masse de marginalisés ... qui a rendu le populisme lavalassien possible [17] ». C’est aussi dans cette même logique que l’on doit saisir le fait que Jean Alix René pense qu’on n’a pas à interroger les acteurs : ni « les élites », ni « les individus et les groupes qui prônaient la transformation radicale des structures existantes » voire les éléments actifs des couches populaires.

Partant d’un point de vue complètement opposé à celui de Sauveur Pierre Etienne, Jean Alix René aboutit à peu-près aux mêmes conclusions de Sauveur Pierre Etienne à une seule différence : ce dernier s’enquiert au moins d’une catégorie d’acteurs, les élites, questionnant son incapacité à réaliser en son sein un consensus. En somme, personne ne s’intéresse vraiment aux acteurs politiques, encore moins à l’action politique des couches populaires ; pas même Jean Alix René. Il a restitué aux couches populaires en partie leur capacité politique, leur rôle d’acteur libre, capable de choix. Mais, il ne l’a pas fait complètement oubliant ces moments de la conjoncture d’après 1986 où les classes populaires ont envisagé leurs problèmes sous des angles complètement différents du discours populiste qui prédominera seulement au cours d’une période particulière, celle que l’auteur présente comme « le moment d’essoufflement des luttes populaires ». Jean Alix René a par ailleurs résolument nié la capacité de ces couches populaires à se réapproprier le discours démocratique.


[1Professeur à l’Ecole Normale Supérieure de l’Université d’Etat d’Haiti

[2L’Harmattan, Paris, 1999

[3Ibidem, p. 234

[4Idem

[5Ibidem, p. 236-237

[6Jean Alix René, La séduction populiste, édité à compte d’auteur, Port-au-Prince, 2003.

[7A l’instar de Miguel Abensour qui discute la dilution de la démocratie par « l’exigence de modération », je suis contre « le rejet de la démocratie au nom d’une critique de la domination » et crois que « la démocratie, dans sa visée la plus profonde, travaille à la disparition de la relation dominants/dominés, à l’avènement d’un état de non domination » ( Miguel Abensour, « De la démocratie insurgeante », préface à la seconde édition de La démocratie contre l’Etat, Marx et le moment machiavélien, éd. Du Félin, 2004, p. 6).

[8Car, il n’entame nullement les principaux éléments de la position du secteur « démocratique ».

[9Sauveur Pierre Etienne, Haïti : Misère de la démocratie, op. cit., p. 54.

[10Idem

[11Ibidem, p. 237 (C’est nous qui soulignons).

[12Cet accord a permis indirectement le retour à l’ordre constitutionnel. En effet, le débarquement des marines est consécutif à sa violation par les militaires qui ont contraint le USS Harlan Country à rebrousser chemin par l’intermédiaire des attachés (miliciens, membres du FRAPH durant le Coup d’Etat).

[13François Houtart, préface à Sauveur Pierre Etienne, Haïti, Misère de la démocratie, op. cit., p. 12

[14« La soif de l’idée atteint un degré tel que même l’idée de la construction d’un Etat démocratique de droit paraît insignifiante par rapport aux expectatives » ( Ibidem, p. 235).

[15Cette description dont la première formulation a été un article n’a représentée que le cinquième du livre, le chapitre V (Voir Jean Alix René, La séduction populiste, op. cit., p. 183-223 ).

[16Ibidem, op. cit., p. 75 (Voir le chapitre « Essoufflement structurel et marginalisation » 37-75)

[17Ibidem, p 15.