P-au-P., 15 déc. 05 [AlterPresse] --- L’économie a connu une croissance de 1,5% durant cette année 2005 qui s’achève, tandis qu’elle avait chuté de 3.8 % en 2004, selon un rapport diffusé ce 15 décembre par la Commission Economique des nations Unies pour l’Amérique Latine et les Caraibes (CEPAL).
Malgré cette remontée du Produit Intérieur Brut (PIB) haïtien, pour la sixième année consécutive, il demeure substantiellement inférieur aux prévisions, selon les données du rapport, parvenues à AlterPresse.
Parmi les facteurs qui expliqueraient une telle situation, le rapport mentionne le faible rythme de décaissement des fonds de la coopération externe et l’impact négatif des hausses du prix du pétrole.
Selon le rapport de la CEPAL, l’investissement et la consommation ont été modestes durant l’année qui s’achève, tandis qu’il y a eu une hausse des exportations (6.9%) attribuée à un certain « dynamisme » de l’industrie de la sous-traitance.
Le document, intitulé " Bilan préliminaire des Economies de l’Amérique latine et les Caraïbes 2005", indique que les importations ont connu une réactivation modérée de 2.2 pour cent.
La croissance de 1.5 % enregistrée est fondamentalement expliquée par la différence positive entre les exportations et les importations, tandis que l’investissement a augmenté seulement de 0.5 %.
Les chiffres du rapport de la CEPAL font état d’une diminution de l’inflation de 5 points, passant à 15.2 %.
Parmi les secteurs productifs qui tendent à se redynamiser, le rapport signale l’electricité, qui a crû de 41 %, et dans une moindre mesure de la construction.
Le contexte politique d’instabilité représente un des facteurs prédominants influençant le comportement de l’économie haïtienne, souligne le rapport.
Selon le document, Haïti a jusqu’à présent recu 567 millions de dollars du milliard promis par la communauté internationale en juillet 2004.
Un satisfecit a été accordé au gouvernement intérimaire en matière de gestion de l’économie. « Les objectifs décidés quant au déficit fiscal, au contrôle monétaire, à l’inflation et aux réserves internationales nettes paraissent avoir été obtenus avec un succès relatif », relève le rapport.
Cette timide reprise de l’économie n’a pas été ressentie au niveau de la population et les secteurs sociaux n’ont pas cessé de réclamer, durant l’année 2005, la diminution des prix des produits pétroliers, la baisse des frais scolaires et des produits de première nécessité. [gp apr 15/12/2005 22:00]