Floride, 14 déc. 05 [AlterPresse] --- Plus d’un millier de personnes, venues de plusieurs régions des Etats Unis d’Amérique, ont manifesté, le samedi 10 décembre 2005, Journée Internationale de Droits Humains, au centre commercial de la ville de Miami, pour réclamer la libération pure et simple du père Gérard Jean Juste, emprisonné depuis juillet 2005 en Haïti, a constaté AlterPresse.
Les manifestants ont marché sur Biscayne Boulevard, partant de "Touch of frienship" pour aboutir à Federal Building, a observé le correspondant de l’agence en ligne AlterPresse en Floride.
Tout au long du parcours, les protestataires ont dénoncé ce qu’ils appellent les « multiples cas de violations des droits des citoyens commis dans le pays par le régime au pouvoir ».
« Nous voulons sa libération immédiate ou sa comparution par devant ses juges naturels », a indiqué l’activiste Lucie Tondreau à AlterPresse.
Il est inadmissible que ce gouvernement arrête les gens et les laisse pourrir en prison, a, pour sa part, déploré un membre de la National Association for the Advancement of Coloured People (NAACP), prenant la parole à l’occasion de cette marche.
Plusieurs participants ont fait l’éloge du père Jean Juste pour sa contribution dans la lutte en faveur des réfugiés haïtiens.
« Je ne le connaissais pas. Dans la prison de « Krome », où je m’étais trouvé après être arrivé illégalement en Floride en 1983, il était venu m’apporter du réconfort et des vêtements », a confié à AlterPresse un homme d’une soixantaine d’années.
Le père Gérard Jean Juste s’est fait une réputation en Floride par sa lutte en faveur des réfugiés haïtiens arrivés massivement au cours des années 1980.
Grâce à ses initiatives de mobilisation contre les autorités de l’immigration américaine, plusieurs milliers de sans papiers haïtiens avaient bénéficié de documents légaux au même titre que les cubains (cubans-haitians fairness program).
Le père Gérard Jean Juste, de l’église catholique romaine en Haïti, est incarcéré à Port-au-Prince depuis son arrestation, le 21 juillet 2005, lors des funérailles émouvantes du poète et journaliste Jacques Roche assassiné après 4 jours de séquestration.
Pour se disculper, le prêtre originaire de Cavaillon (Sud d’Haïti), lieu de naissance de Jacques Roche, se présentait comme un cousin éloigné du journaliste martyr. Jean Juste a été pris à partie par des partisans et sympathisants de Roche qui menaçaient d’exécuter le curé. Il a été par la suite conduit au Commissariat de police de Pétionville.
Arrêté une première fois en octobre 2004, puis relâché en novembre de la même année, le prêtre catholique romain n’a jamais hésité à approuver publiquement les mouvements des groupes lavalas pour le retour physique de Jean Bertrand Aristide.
En septembre 2005, la Conférence épiscopale haïtienne (CEH) avait décidé de suspendre le père Gérard Jean Juste de ses fonctions sacerdotales en raison de ses activités politiques.
Le Curé de la paroisse Sainte Claire de Petite Place Cazeau, à Delmas 33 (nord-est de Port-au-Prince) a été sanctionné après la décision du parti Lafanmi Lavalas d’annoncer sa candidature aux prochaines élections présidentielles dont le premier tour est fixé au 8 janvier 2006.
Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) avait refusé la candidature de Gérard Jean Juste, brandissant un article de la loi électorale qui indique que le candidat doit se présenter en personne au moment de l’inscription. [pe do rc apr 14/12/2005 13 :00]