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Le gouvernement dominicain jette la responsabilité des incidents du 12 décembre en Haiti sur des ONG

P-au-P, 13 déc. 05 [AlterPresse] --- Les autorités dominicaines rendent certaines organisations non gouvernementales (ONG) qui opèrent en Haïti responsables des incidents majeurs survenus aux abords du Palais National lors de la visite du président dominicain, Leonel Fernandez Reyna, à Port-au-Prince le 12 décembre.

Miguel Mejà­a, Ministre sans portefeuille dominicain, déclare que ces actes violents commis par des jeunes Haïtiens ont été planifiés par les ONG qui s’engagent depuis quelque temps dans « une grande campagne internationale » contre son pays.

« Je ne comprends pas le motif de ces protestations contre Leonel Fernández. Parce que, le président Fernandez est une personne qui affiche toujours une attitude impartiale et qui ne cesse de demander à la Communauté internationale de venir en aide à Haïti », indique Miguel Mejà­a, dont les propos sont rapportés par l’agence EFE.

Suite aux cérémonies qui se sont déroulées au palais présidentiel, le convoi dominicain avait du mal à se diriger vers Pétion-Ville (est de Port-au-Prince) où Leonel Fernandez devait s’entretenir avec des responsables de partis politiques. Plus d’un millier de manifestants ont pratiquement pris en otage le cortège présidentiel.

Les agents de la police haïtienne et des soldats de l’Armée dominicaine ont tiré des rafales d’armes automatiques pour disperser la foule.

Selon les décomptes effectués par la presse, plusieurs manifestants ont été blessés, parmi eux un étudiant en quatrième année de la Faculté d’Ethnologie qui a reçu une balle au cou.

Dans la soirée du 12 décembre, l’ambassadeur dominicain à Port-au-Prince avait exigé des excuses publiques des auteurs de ces violences et des « explications immédiates du gouvernement intérimaire haïtien.

José Serulle Ramà­a avait renchéri en précisant que les « auteurs des violences ne sont pas seulement les ennemis de la République Dominicaine, mais également les ennemis d’Haïti ».

Le gouvernement intérimaire d’Haïti n’avait pas pris du temps pour réagir. Un communiqué du Ministère des Affaires Etrangères informe que des instructions ont été passées aux services compétents pour qu’une enquête soit ouverte en vue d’identifier les responsables de ces actes violents et de les punir selon à la loi.

L’équipe au pouvoir dit comprendre le sens profond de ces manifestations en raison des informations en provenance de la République Dominicaine faisant état des mauvais traitements et humiliations infligés aux migrants haïtiens.

Cependant, le gouvernement déclare déplorer et condamner les actes de violence perpétrés contre le cortège officiel du Président Fernandez.

« Ces actes de violence, dont les nombreux jets de pierres sur la voiture du Président Dominicain sont intolérables, inexcusables et sont plutôt de nature à retarder la normalisation des relations entre les deux pays », affirme la chancellerie haïtienne.

Le gouvernement intérimaire renouvelle, par ailleurs, son attachement au respect des normes protocolaires devant exister entre les nations civilisées.

De son côté, la présidence haïtienne compte présenter des excuses publiques au chef de l’Etat dominicain, selon Michel Pierre Brunache, chef de cabinet du président Boniface Alexandre.

« Le président [provisoire de la République] va écrire à son homologue dominicain pour lui présenter ses excuses », annonce Michel Brunache sur les ondes de la station privée haïtienne, Radio Vision 2000.

Selon Michel Brunache, c’était une visite fructueuse puisque les vraies questions ont été posées et des réponses ont été apportées. [do gp apr 13/12/2005 12 :30]