P-au-P., 13 déc. 05 [AlterPresse] --- Le gouvernement de transition « déplore et condamne les actes de violence perpétrés contre le cortège officiel du président Fernandez ».
Dans un communiqué portant le sceau du Ministère des affaires étrangères, le gouvernement juge intolérables et inexcusables « ces actes de violences, dont les nombreux jets de pierres sur la voiture du président dominicain ».
Selon les autorités, ces événements sont de nature à retarder la normalisation des relations entre les deux pays. « Le gouvernement renouvelle son attachement au respect des normes protocolaires devant exister entre les nations civilisées ».
Tout en croyant fermement « qu’à aucun moment la sécurité du président était en danger », « le gouvernement regrette le départ précipité du président Fernandez sur la recommandation de ses services de sécurité ».
Le gouvernement fait état d’instructions qui ont été passées « aux services compétents pour qu’une enquête soit ouverte en vue d’identifier les responsables de ces actes de violence et les punir conformément à la loi ».
Le gouvernement estime « regrettable qu’une visite si bien commencée se soit terminée dans cette confusion ». En effet, le communiqué souligne que « les discours prononcés par les mandataires des deux pays se partageant l’île ont montré leur volonté de trouver une solution rapide aux problèmes qui affectent les ressortissants haïtiens en République Dominicaine ».
Malheureusement, poursuit le communiqué, « des individus manipulés ont violemment manifesté en face et aux environs du palais national pour protester contre la visite du président Fernandez, ce qui contraste avec l’hospitalité coutumière du peuple haïtien ».
Le gouvernement rappelle que le président de la République Dominicaine a effectué sa visite en Haïti ce 12 décembre, à l’invitation de son homologue haïtien, Boniface Alexandre.
Les gouvernements des deux pays devaient à l’occasion faire le point sur un ensemble de problèmes qui les préoccupent, comme le flux migratoire, le statut des travailleurs, l’accueil des étudiants, les changes commerciaux, la situation des enfants nés en République Dominicaine de parents haïtiens et la sécurité frontalière.
Dans une interview accordée auparavant (dans la soirée du 12 décembre) à la station privée haïtienne, Radio Métropole, l’ambassadeur dominicain à Port-au-Prince avait exigé des excuses publiques des auteurs des violences et des « explications immédiates du gouvernement intérimaire haïtien.
Jose Serulle Ramàa avait renchéri en précisant que les « auteurs des violences ne sont pas seulement les ennemis de la République Dominicaine, mais également les ennemis d’Haïti ».
Par la manifestation du 12 décembre devant le siège du Palais présidentiel, à Port-au-Prince, alors que le président haïtien Boniface Alexandre recevait son homologue dominicain, les instigateurs de ce mouvement voulaient protester contre les mauvais traitements dont les haïtiens font l’objet depuis quelque temps en République Dominicaine.
La commission dominicaine des droits humains a demandé le 10 décembre dernier aux autorités dominicaines d’investiguer les cas d’éventuels assassinats d’au moins dix haïtiens durant des incidents violents qui ont eu lieu ces derniers jours dans le nord de la République Dominicaine. [vs apr 13/12/05 12:00]