Par Roosevelt Jean-François
Soumis à AlterPresse le 10 décembre 2005
Floride, le 9 décembre. - Deux grands évènements ont marqué l’actualité politico-économique de la Caraïbe la semaine écoulée. Il s’agit d’une part de la réalisation à l’hôtel Hilton de la Barbade du second sommet CARICOM-Cuba et d’autre part. de la tenue à l’hôtel InterContinental de Miami du 29ème sommet de l’Action de l’Amérique centrale et la Caraïbe (CCAA).
A la Barbade, le président cubain Fidel Castro et les premiers ministres des pays membres de CARICOM ont signé une déclaration conjointe devant régir les relations entre Cuba et les pays de la CARICOM sur des sujets d’intérêt commun tel le SIDA et de la collaboration de la région pour l’affronter ainsi que sur l’expérience cubaine concernant l’économie dans le secteur de l’énergie, spécialement de l’électricité.
Le ministre cubain du gouvernement, Ricardo Cabrisas, et le secrétaire général de la CARICOM, Edwin Carrington, ont signé un accord de coopération culturelle entre la République de Cuba et la Communauté des Caraïbes dans le secteur de la santé, surtout dans la préparation et la formation du personnel nécessaire.
“Nous sommes des pays frères et nous avons de nombreuses raisons pour exprimer notre solidarité avec les Caraïbes. L’estime croit, la solidarité se multiplie », a déclaré le président cubain, Fidel Castro, lors de la cérémonie de clôture du IIe Sommet Cuba-CARICOM, qui s’est déroulé à BridgeTown, capitale de la Barbade.
Il a salué « l’irréprochable conduite de solidarité avec Cuba » de La Barbade, la Jamaïque, Trinidad et Tobago et la Guyane, qui voici 33 ans ont établi des relations avec Cuba.
Le premier ministre de Sainte Lucie et président de CARICOM, Kenny Anthony, a déclaré que le sommet avait été une réunion historique, familiale, de profonde confiance. Les leçons de Cuba sont très précieuses, a-t-il souligné.
Percival Patterson, premier ministre de la Jamaïque, a loué les résultats du sommet - où - « nous avons pu avancer à partir des bases jetées lors de la première réunion, à La Havane, dans la collaboration Cuba-Caraïbes ».
Le Premier Ministre Jamaïcain a mis l’accent sur la coopération Sud-Sud, car « nous ne pouvons pas suivre les projets de ceux qui veulent nous exploiter ».
A Miami, les leaders de l’Amérique Centrale et de la Caraïbe ont appelé à la définition d’ une nouvelle frontière économique avec l’avancement des négociations pour un marché et une économie uniques de la Caraïbe (CSME) et l’Accord de libre échange Amérique centrale-République dominicaine.
Cette nouvelle frontière économique dépendra de l’ effort articulé des secteurs privé et public et de la société civile des différents pays de la zone, selon Federico Sacasa, président de la CCAA dont les déclarations sont publiées par l’agence de presse en ligne HaitiPressNetwork et relayées par le Réseau de l’Information Economique (RIE).
Haïti bien que membre à part entière de la CARICOM n’a eu aucune représentation dans le 2ème sommet Cuba/CARICOM. Et à Miami la participation était “individuelle et informelle†, suivant une dépêche de HPN relayée par le Réseau de l’Information Economique (RIE).
Un fonctionnaire de la CARICOM a précisé qu’Haïti n’a jamais perdu son statut de 15e membre et attend la tenue d’élections crédibles acceptées par la classe politique haïtienne et la communauté internationale pour harmoniser ses rapports avec la CARICOM .
« Tous les pays membres de la CARICOM doivent être démocratiquement élus », a declaré Yvor Carryl, fonctionnaire de la CARICOM qui a ajouté que la réussite des prochaines élections présidentielle et législatives permettra à Haïti de franchir la première étape de son intégration dans le grand Marché et économie uniques de la CARICOM (Single Market and Economy, CSME).
Ce marché dont la première phase est prévue pour janvier 2006 atteindra 15 millions de consommateurs une fois que Haïti aura rempli les conditions.
Le prochain parlement haïtien devra ratifier des traités relatifs à ce marché unifié, notamment la Cour caribéenne de justice. Les lois haïtiennes devront s’harmoniser avec celle du CSME.
D’ici-là Haïti doit franchir d’autres étapes afin de parvenir à cette stabilité politique indispensable pour l’avenir du marché et de l’économie unique de la CARICOM.
Les pays de la CARICOM n’ont pas reconnu le gouvernement haïtien dirigé par le Premier Ministre Gérard Latortue issu du départ précipité de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide.
Roosevelt Jean-Francois
rojefra@yahoo.com