P-au-P, 12 déc ; 05 [AlterPresse] --- Le cortège de la République Dominicaine, dirigé par le président Leonel Fernandez Reyna, en visite officielle en Haïti depuis la matinée du 12 décembre 2005, a éprouvé, vers 3 :00 PM locales (20 :00 GMT) des difficultés à trouver le passage au milieu d’une foule de manifestants en colère, postés près du Palais présidentiel au centre de la capitale, ont observé les journalistes.
Dans un premier temps, le cortège a rebroussé chemin, puis, à la suite de la dispersion des manifestants par les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH), a franchi l’aire auparavant occupée par les protestataires qui lançaient des jets de pierres en direction du Palais national.
Pendant quelques minutes, des policiers nationaux de l’Unité de Sécurité Générale de Palais National (USGPN) ont tiré en l’air pour contenir les manifestants et faciliter le passage du cortège présidentiel dominicain, qui s’est finalement ébranlé vers la municipalité de Pétionville (à l’est de Port-au-Prince), où est établie la représentation diplomatique de la république voisine dans le pays.
Les tirs d’armes provenaient, non seulement de l’intérieur du Palais National, mais aussi de l’hélicoptère des Forces Armées dominicaines, ont indiqué des témoins.
Entre-temps, les manifestants se sont repliés non loin du Palais de Justice, à quelques mètres du Palais National, pour essayer de se reformer et poursuivre leur mouvement de protestation en regagnant les rues. Une épaisse fumée était remarquée dans la direction de l’est de la capitale haïtienne par les journalistes sur place.
La visite de quelques heures de Fernandez Reyna a été marquée par une levée de boucliers, principalement d’étudiants, rejoints par d’autres habitants et riverains, exprimant leur désapprobation de la rencontre entre les officiels haïtiens et dominicains en raison de la répétition, depuis mai 2005, d’actes de violences perpétrés sur des ressortissants haïtiens sur le territoire de la république voisine.
Quarante huit heures avant son arrivée dans le pays, le président Fernandez a, en quelque sorte, mis de l’huile sur le feu des relations tendues entre les 2 pays qui se partagent l’île, en qualifiant d’ « irresponsables » les autorités haïtiennes.
Ce nouveau « froid », enregistré dans les relations haïtiano-dominicaines avec le débordement des manifestants, ce 12 décembre 2005, devant l’aéroport international de Port-au-Prince et aux abords du Palais National, risque d’avoir des conséquences sur l’agenda de la visite officielle du chef d’Etat de la République Dominicaine, qui devrait laisser Haïti vers 4 :00 locales. [rc jj apr 12/12/2005 15 :00]