P-au-P., 11 déc. 05 [AlterPresse] --- Le processus électoral haitien n’est pas de tout repos. Des menaces pèseraient sur la sécurité du prochain scrutin, dont les préparatifs souffrent de nombreux soubresauts.
Citant des services de renseignements dominicains, l’agence Caribbean Net News rapporte que des Sud-Africains chercheraient à entrer à Santo Domingo par avion pour ensuite s’infiltrer en Haïti, à travers la frontière, afin de saboter les élections.
Le secrétaire dominicain à la défense, le général Sigfrido Pared Perez, a appelé à la plus grande vigilance le personnel militaire assigné à la frontière avec Haïti. La sécurité a été renforcée dans tous les points de contrôle des villes frontalières comme Elias Pina, Jimani et Dajabon, rapporte Caribbean Net News.
Selon les mêmes sources relayées par Caribbean Net News, on soupçonne dans ces opérations, des individus qui seraient liés à l’ancien président haïtien Jean Bertrand Aristide, actuellement en exil en Afrique du Sud.
La question de la sécurité pourrait être abordée entre les chefs d’Etat haitien et dominicain lors de la brève visite prévue ce 12 décembre en Haiti du président Leonel Fernandez.
Des experts du Commandement Sud des Etats-Unis ont récemment préparé un diagnostic sur la sécurité frontalière qu’ils ont remis au président Fernández avec des recommandations sur des mesures à prendre pour garantir la sécurité au niveau de plusieurs points frontaliers entre Haiti et la République Dominicaine.
L’une des recommandations du Commandement Sud des Etats-Unis, concernerait la création d’une force spécialisée qui se chargerait de maintenir la sécurité à la frontière dominico-haitienne.
Il semble que les mesures suggérées vont au-delà de la conjoncture électorale.
Les premier et deuxième tours des élections présidentielles et législatives sont prévues les 8 janvier et 15 février 2006 et le climat sécuritaire tarde à s’améliorer. Pas moins de trente cas d’enlèvements ont été recensés à Port-au-Prince durant les cinq premiers jours du mois de décembre, selon la Police nationale d’Haïti.
D’autre part, de nouveaux rebondissements viennent d’être enregistrés dans l’affaire de Dumarsais Siméus, un riche homme d’affaire haitiano-américain, dont la candidature à la présidence a été rejetée pour cause de double nationalité.
La cour de cassation, plus haute cour de justice d’Haïti a demandé pour la deuxième fois l’intégration du nom de Siméus dans la liste des candidats à la présidence, selon des informations communiquées à la presse le 8 décembre.
Vingt-quatre heures plus tard, cinq juges de cette cour ont été mis à la retraite et immédiatement remplacés par le chef d’Etat provisoire, Boniface Alexandre, lui-même ancien président de la cour de cassation.
Des réactions diverses n’ont pas tardé. Certains responsables politiques interprètent la situation qui est créée actuellement en Haiti comme une crise juridico-politique.
Par ailleurs, un sondage Gallup réalisé du 1er au 10 novembre 2005, pour le compte de l’Agence internationale d’aide du gouvernement américain (USAID), montre que Dumarsais Siméus est le candidat à la présidence le plus populaire dans l’opinion, après l’ancien président René Préval.
Ce sondage crédite Dumarsais Siméus de 25% des intentions de vote, précédé de Préval avec 32 %.
On retrouve en troisième position l’ancien président Leslie François Manigat, avec 5%, et divers autres candidats avec 4%. [gp vs apr 11/12/05 00:05]