P-au-P, 06 novembre 05 [AlterPresse] --- La CARITAS d’Haïti, institution sociale de l’Eglise Catholique romaine, exhorte les communautés villageoises nationales à s’engager davantage dans une prise en main effective pour une amélioration véritable de leurs conditions de vie.
Cet appel est lancé à l’occasion des 30 ans de présence et de services de l’institution sociale catholique romaine, au sein de la communauté haïtienne.
Le 30 e anniversaire de la CARITAS d’Haïti a été célébré, du 27 novembre au 3 décembre 2005, à travers une assemblée générale déroulée à Port-au-Prince.
Aider les gens à s’organiser comme acteurs sociaux
« L’option fondamentale de la CARITAS aujourd’hui, c’est d’amener les gens démunis et pauvres à se prendre en charge », affirme le directeur général de l’institution sociale catholique romaine, le révérend père Wilnès Tilus, à l’agence en ligne AlterPresse.
Le Père Tilus souligne qu’il est important d’aider ces gens à s’organiser, eux-mêmes comme acteurs sociaux, en vue d’améliorer leurs conditions d’existence.
« Il est vrai que CARITAS veut dire charité à l’origine, mais, pour nous, charité traduit amour et solidarité », assure-t-il.
Promouvoir l’être humain
A ses débuts, la CARITAS venait en aide aux « nécessiteux », par la mise en place des structures d’assistance en soins de santé et en distribution de produits alimentaires.
Aujourd’hui, elle se lance dans la promotion de l’être humain (femme et homme) démuni.
Réorienter l’action de la CARITAS sur le terrain
La jeunesse de la CARITAS est exprimée dans ces 30 ans, pendant lesquels elle a cherché à naître, grandir et à être utile, dit-il.
« C’est aussi une occasion de questionner notre pratique et de réorienter notre travail, en fonction même des réalités difficiles auxquelles est confronté constamment le peuple haïtien » témoigne-t-il.
Le Père Tilus déclare que CARITAS a une certaine satisfaction de ces 30 ans.
Toutefois, « cette satisfaction a des limites, à cause de la condition de misère et de pauvreté chez celles et ceux que nous aidons », déplore-t-il.
« Il y a lieu de célébrer. Mais, en se rendant compte de la situation actuelle du pays, nous ne pouvons pas nous gonfler la poitrine », poursuit-il.
Le Père Tilus certifie que CARITAS a pu obtenir des acquis, qui se sont manifestés par la solidarité des autres structures privées et publiques dans son travail d’aide et de support aux communautés défavorisées.
Modes de fonctionnement actuel
La structure actuelle de la CARITAS, qui relève de l’autorité de la Conférence Episcopale de l’Eglise Catholique romaine d’Haïti, comprend, comme organes, une assemblée générale et un comité exécutif pour l’accomplissement de ses tâches, indique le directeur général de l’institution.
La CARITAS, qui compte aussi des bureaux diocésains dans les tous les départements géographiques du pays, organise des assemblées annuelles avec une douzaine d’évêques, dont le nonce apostolique, le représentant actuel du Vatican, Mario Jordana, précise Père Tilus.
Oeuvrer vers une autonomie institutionnelle et communautaire
En guise de perspectives, la CARITAS d’Haïti mise sur une nouvelle orientation, qui est un nouveau plan stratégique consistant à jeter des bases autonomes pour faciliter des entrées à l’institution, déclare le Père Tilus.
Le directeur de la CARITAS souhaite voir se revigorer les structures de base travaillant avec l’institution, de manière à jouer effectivement leur rôle dans la construction sociale d’Haïti, en encourageant les citoyennes et citoyens à prendre conscience des ressources du pays, tant au niveau urbain que rural.
Créée en 1975 par la Conférence des Evêques catholiques romains d’Haïti, la CARITAS d’Haïti est une institution sociale intervenant dans divers domaines, dont des actions ciblées sur l’agriculture.
Après la chute du régime des Duvalier en février 1986, ses positions publiques ont été souvent partagées dans l’opinion publique nationale, contrairement à l’apparence de silence observé depuis quelques années.
« Sa mission est de promouvoir des manifestations concrètes d’une société plus solidaire et plus juste. Elle s’inscrit dans la lignée sociale de l’Evangile de Jésus Christ, comme un instrument devant symboliser l’accompagnement de l’Eglise [catholique romaine] envers les pauvres », selon le Père Tilus. [jj rc apr 06/12/05 16:30]
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