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Haïti : UNFPA et ONUSIDA sensibilisent les forces de sécurité sur les droits humains et les questions de genre

P-au-P, 05 décembre 05 [AlterPresse] --- Les branches en Haïti du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et de l’ONUSIDA organisent, conjointement avec la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH), un séminaire de sensibilisation à l’intention des formateurs de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et de ceux de la Police des Nations Unies (UNPOL).

Droits humains, genre, santé de la reproduction, violences sur les femmes, VIH/SIDA : la formation, qui se tient du 5 au 9 décembre 2005 à l’Académie Nationale de Police à Frères (est de Port-au-Prince), entend actualiser les connaissances des instructeurs et formateurs de la PNH et de la UNPOL, affirme Barbara Laurenceau, Responsable de Plaidoyer auprès de la branche haïtienne de l’UNFPA, à la cérémonie d’ouverture du séminaire, déroulée devant la Presse, dont un journaliste de l’agence en ligne AlterPresse.

« Ce séminaire s’inscrit dans toute une série d’activités pour créer un curriculum de la Police Nationale d’Haïti sur ces différents thèmes. Nous voulons aussi interpeller les instructeurs/formateurs sur ces problèmes et les doter de savoir être et savoir faire concrets sur ces sujets », dit-elle.

Le séminaire insistera également sur un ensemble de techniques à transmettre par les instructeurs / formateurs, à leur tour, en vue de renforcer les connaissances et favoriser un comportement responsable chez les étudiantes et étudiants de l’Académie de police sur ces thèmes.

La déléguée de l’UNFPA souligne que les participants seront à même de définir les concepts fondamentaux en matière de droits humains ainsi que le cadre juridique international qui les sous-tend et les garantit, de citer les normes internationales et les lois haïtiennes y relatives, ainsi que de les rattacher, de manière pratique, à l’exercice de leurs fonctions quotidiennes.

« Les participants seront en mesure de comprendre qu’en dehors de caractéristiques morphologiques et biologiques, tout est construction sociale et est sujet à être modifié dans le temps et dans l’espace en matière de genre », soutient Mme Laurenceau.

A l’issue du séminaire, les instructeurs/formateurs devront être aptes à définir les termes violences et agressions sexuelles, à discuter de leur perception du VIH/SIDA et à appliquer correctement au moins une méthode de prévention du SIDA.

La branche nationale de l’UNFPA forme le vœu que ce séminaire permette de réduire les violences faites aux femmes, en affirmant que d’autres activités sont prévues dans les jours à venir pour les instructeurs et formateurs des policiers.

« Nous allons accompagner les instructeurs dans leurs démarches d’inciter leurs collègues à avoir un comportement sexuel responsable », indique l’agence onusienne.

Avoir un comportement sexuel responsable signifie ne pas abuser des femmes, notamment ne pas utiliser son pouvoir pour commettre des violences sexuelles.

« Pour nous, les policiers sont les premiers qui sont en mesure de prévenir les violences sur les femmes, de faire un grand travail dans la prise en charge des femmes victimes de violences », renouvelle Barbara Laurenceau.

Parallèlement au séminaire qui se tient à l’Académie nationale de Police du 5 au 9 décembre, la branche en Haïti de l’UNFPA vient de lancer la mise en place d’une expérience pilote au niveau du commissariat de police à Delmas 33 (nord-est de la capitale), pour la prise en charge des femmes victimes de violences.

Au moins une cinquantaine d’instructeurs / formateurs, dont 4 femmes (2 de la PNH et 2 de la UNPOL) participent à cette session de sensibilisation sur les droits humains et les questions de genre, a observé AlterPresse. [jj rc apr 05/12/05 15 :30]