P-au-P., 28 nov. 05 [AlterPresse] --- Neuf partis et groupements politiques ont signé le 28 novembre à Port-au-Prince un accord en prévision des prochaines élections législatives et présidentielles fixées pour le 8 janvier 2006.
Les secteurs politiques font reposer leur initiative, entre autres, sur « la nécessité d’une stratégie unitaire de lutte pour la modernisation du pays et plus particulièrement contre toute menace à la démocratie ».
Dix personnalités, parmi elles 8 candidats à la présidence, ont paraphé le document intitulé « Entente politique pour la démocratie et la modernité ».
Au nombre de ces candidats, on compte l’ex président Leslie Manigat, les ex sénateurs Serge Gilles et Paul Denis, l’ancien maire de Port-au-Prince Evans Paul et l’insdustriel Charles Henri Baker.
Différentes sensibilités, dont la démocratie chrétienne, la sociale démocratie, ainsi qu’une aile du secteur privé alliée à un mouvement paysan se retrouvent dans cet accord.
Les signataires de ce document, dont copie est parvenue à AlterPresse, s’engagent à « reconnaître les résultats des élections proclamés par le CEP, confirmés par l’Observation Nationale et Internationale et acceptés par la majorité absolue » des membres de l’entente.
Au cas où le candidat à la présidence de l’une des formations politiques, faisant partie de l’accord, accède à la Présidence à partir du premier tour, il acceptera de former « un gouvernement d’entente nationale et d’ouverture », prévoit le document.
Le nouveau pouvoir offrira aux signataires « la possibilité de prendre part à la gestion des affaires de l’Etat », poursuit-il.
En cas d’accession au second tour de l’une des formations faisant partie de l’accord, les autres « feront bloc avec lui ».
Parmi ses considérants, le document souligne la nécessité pour des partis politiques, groupements et candidats indépendants de se mettre d’accord et de « garantir la stabilité du prochain gouvernement ».
L’accord mentionne aussi « la nécessité de travailler l’institutionnalisation et sur la modernisation de la vie politique en Haïti ».
Les prochaines élections devraient « mettre un terme à la crise qui secoue le pays depuis la contestation des élections de mai 2000 », considèrent encore les signataires.
Un « agenda minimum consensuel » devra compléter d’ici le 15 décembre le document relatif à cette entente.
La démarche est appuyée par le Groupe des 184 (associations citoyennes et du secteur privé) qui a été un des fers de lance de la mobilisation contre le régime lavalas du président déchu Jean Bertrand Aristide.
Les secteurs liés par cet accord n’ont pas spécifié si cette démarche a été motivée par la présence dans la compétition électorale de l’ex président lavalas René Préval, très proche d’Aristide.
Le 4 novembre dernier, une trentaine d’intellectuels avaient signé un document appelant à « forger des alliances propres à faire face efficacement aux menaces de restauration de l’ancien système politique caractérisé avant tout par l’autocratisme présidentiel, la déliquescence de l’Etat et les pratiques de la corruption généralisée ».
Ils avaient fait part de leur résolution à se « mettre d’accord pour constituer un groupe d’initiative en vue de favoriser l’émergence d’une candidature présidentielle porteuse d’un projet national modernisateur et capable d’affronter victorieusement les forces anti modernisatrices du système socio politique ». [gp apr 28/11/2005 22:00]