P-au-P. 24 novembre o5 [AlterPresse] --- L’organisation dominicaine Participation Citoyenne a estimé le 23 novembre que la réforme constitutionnelle visant l’élimination du principe du « Jus Soli » (droit du sol) « ne résoudrait pas le problème complexe de la migration haïtienne ».
Participation Citoyenne s’est fermement opposée à cette réforme, souhaitée par les secteurs ultranationalistes dominicains.
« La réforme proposée va à l’encontre du principe constitutionnel fondamental de la République Dominicaine, qui fait de nous un arc-en-ciel de races », affirme le mouvement civique lors d’une conférence de presse à Santo Domingo.
Une éventuelle réforme constitutionnelle, ne devrait pas avoir d’effet rétroactif, et serait inutile, si le but poursuivi est le refus de la nationalité dominicaine aux descendants d’Haitiens, estime Participation Citoyenne. « Ceux qui l’exigent pour un tel motif reconnaissent implicitement ce qu’ils prétendent nier », ajoute l’organisation.
L’organisation dominicaine indique que la réalisation d’une réforme constitutionnelle en ce moment en République Dominicaine serait contradictoire au fait que des milliers de ressortissants dominicains sont actuellement à la recherche de nationalité d’autres pays, parmi eux les Etats-Unis.
Le coordonnateur du mouvement, Luis Schecker Ortiz, déclare qu’en cette période de pré campagne électorale pour les prochaines législatives, une réforme de la constitution pourrait-être utilisée à des fins « malsaines », dont un éventuel « prolongement du mandat des parlementaires ».
Le gouvernement dominicain a toujours refusé d’accorder la nationalité dominicaine aux enfants nés en République Dominicaine de parents haitiens. Cette disposition va à l’encontre de la charte des Nations Unies, signée par la République Dominicaine.
Les démarches de modification du principe de droit du sol interviennent dans un contexte de persécution renforcée contre la communauté haitienne en République Dominicaine. Ces derniers mois, les rafles et déportations sans ménagement des Haitiens se sont multipliées.
La semaine dernière encore, 185 ressortissants haitiens ont été déportés vers Haiti au niveau de la frontière nord, a rapporté la presse.
La pression sur la question haïtienne en République Dominicaine est telle que le Père belge Pierre (Pedro) Ruquoy, qui défend depuis environ 30 ans la cause des Haitiens dans ce pays, a du rentrer précipitamment en Belgique, sous l’effet conjugué de menaces et de contraintes de toutes sortes. [jj jls 24/11/05 10:15]