P-au-P, 24 nov. 05 [AlterPresse] --- Plus de 4.000 tonnes métriques de pois congo, d’un montant de 2 millions de dollars américains, sont exportés annuellement par Haiti vers la République Dominicaine, selon une étude du Laboratoire des Relations Haïtiano-Dominicaines (LAREHDO).
Alex Bellande, consultant au LAREHDO, affirme que 80% des importations dominicaines proviennent du Plateau Central. Ce produit, transformé par les entreprises dominicaines, est par la suite exporté vers les Etats-Unis d’Amérique.
Durant les années 1990, la République Dominicaine était considérée comme un des premiers exportateurs de pois congo à l’échelle mondiale. En 1995, les Dominicains exportaient le pois congo pour un total de 13 millions de dollars américains.
Selon le LAREHDO, l’importance de ce produit pour l’économie des régions frontalières haïtiennes justifie une étude de la filière depuis le producteur haïtien jusqu’aux transformateurs et consommateurs dominicains.
« Le pois congo est une légumineuse de consommation populaire qui est très appréciée sur le marché dominicain après le haricot », révèle Alex Bellande.
Le spécialiste estime que l’Etat haïtien devrait mettre des structures en place en vue de développer ce secteur. « La culture du pois congo ne demande pas beaucoup de semences, une prise en compte de cette filière permettra aux cultivateurs haïtiens de répondre à certains besoins », souligne le consultant du LAREHDO.
Le coût de production du pois congo, composé essentiellement de la main d’œuvre et de l’achat des semences, peut être estimé à 14 dollars américains le quintal de 100 Livres. En 2004, le prix moyen du quintal (45.5 Kilogrammes) de pois congo en gousse s’était établi autour de 17 dollars américains.
La marge bénéficiaire brute sur ce produit est très faible et pour le producteur haïtien et les différents intermédiaires.
Actuellement, l’Equateur et le Pérou sont les principaux concurrents de la République Dominicaine sur ce marché. Les pays asiatiques, africains et centraméricains producteurs de pois congo y sont présents mais n’y exportent que de faibles quantités et de manière irrégulière.
Bellande suggère aux Haïtiens oeuvrant dans ce secteur de conquérir d’autres marchés pour écouler le pois congo. Car, précise-t-il, la commercialisation avec la République Dominicaine est peu avantageuse pour les producteurs haïtiens.
« Il n’existe plus d’entreprises de mise en conserve du pois congo en Haïti depuis l’expérience éphémère de la FACOLEF [Fabrique de Conserve de Légumes et de Fruit], dans la plaine de Cavaillon, à la fin des années 1970 », rappelle l’étude du LAREHDO.
L’absence d’infrastructures routières nuit également à une meilleure exploitation de cette filière. Les intermédiaires haïtiens parcourent plusieurs kilomètres pour aller écouler ce produit sur les marchés régionaux dominicains.
Originaire de l’Asie, le pois congo se cultive en Haïti à des densités très variables en association avec des céréales, tubercules ou autres légumineuses. Son cycle de production va de 4 à 8 mois, selon la date de plantation. [do gp apr 24/11/05 11:00]