Porto Alegre, 24 janv. 03 [AlterPresse] --- La journaliste Beth Costa, de la Fédération Nationale des Journalistes brésiliens, a proné ce 24 janvier, lors d’une table ronde dans le cadre du troisième Forum Social Mondial de Porto Alegre, au Brésil, un controle social des médias en vue de garantir les intérêts publics et affirmer l’identité de la population brésilienne.
Beth Costa, qui intervenait aux cotês de plusieurs spécialistes internationanaux et praticiens de la communication, a declaré : "ou bien la societé controle les médias, ou bien ces derniers seront blessés à mort par les intérêts multinationaux".
Les défis, en ce qui concerne le domaine de la communication, sont considérables dans le contexte de l’arrivée au pouvoir du nouveau Président Inacio Lula da Silva, a expliqué la journaliste. 320 des 326 médias Brésiliens sont controles par moins de 10 grandes sociétés, a-t-elle precisé, et, depuis quelque temps, la loi brésilienne permet des investissements étrangers au niveau du secteur mediatique.
Beth Costa a cependant relevé des opportunités relatives à la situation socio-politique du pays, dans la mesure où, a-t-elle dit, le nouveau Président a bénéficié du vote d’une grande majorité de la population en age de voter et Lula jouit de 72% d’opinion favorable, suivant un dernier sondage.
La journaliste Brésilienne souhaite que le nouveau pouvoir Brésilien profite de l’ambiance qui regne actuellement pour creer un cadre de reformulation de la politique de communication au Brésil. Ce qui doit se faire a travers "une interlocution entre les revendications des mouvements sociaux et les politiques publiques".
Beth Costa a suggéré "une nouvelle réglementation du système de communication", axé, entre autres, sur l’équilibre entre les secteurs privé et public, la concurence dans des conditions qui ne favorisent pas la concentration des médias, la stimulation de la production audio-visuelle indépendante et les garanties d’expension du modèle de radiodiffusion communautaire.
Cette nouvelle politique est "nécessaire à l’affirmation de l’identité et de l’auto estime du peuple brésilien", a affirmé Beth Costa. La communication de masses est "stratégique" dans la construction de la citoyenneté, dans un pays qui apparait comme "le principal pays emmergeant", a-t-elle aussi déclaré.
La Federation Nationale des Journalistes du Brésil, à laquelle appartient Beth Costa, regroupe 31 organisations et participe à un mouvement pour la démocratisation de la communication. Elle est affiliée au Central Unique des Travaillieurs et développe d’étroites relations avec les mouvements sociaux.
Les autres personnalités qui ont pris part à la table ronde sont Armand Mattelart, de la Belgique, Bernard Cassen, de la France, Prabhash Joshi, de l’Inde, David Barzanian, des Etats-Unis, Anna Pizzo et Guilietto Chiesa, de l’Italie.
"Lorsque la presse devient un agent du marché, elle se transforme en ’public relation’ du marché", a declaré Prabhash Joshi. "La communication est décisive dans la détermination de la culture collective", a remarqué Guilietto Chiesa. Et David Barzanian de lancer : "en matière de médias, les citoyennes et citoyens doivent mettre au point leur propre alternative". [gp apr 24/03/02 03:30]