P-au-P., 14 nov. 05 [AlterPresse] --- Il reste beaucoup à faire pour que le premier tour des élections présidentielles et législatives se tienne en décembre prochain, comme le souhaite le Premier ministre Gérard Latortue.
C’est la conclusion à laquelle est parvenue une mission américano-canadienne au terme d’une visite de quarante-huit heures en Haïti le 12 novembre.
Le Conseil électoral provisoire (CEP) a déjà franchi des étapes décisives comme le numérotage des partis politiques engagés dans la course électorale, la publication de la liste définitive des candidats habilités à faire campagne et l’identification des locaux devant accueillir les bureaux de vote.
La publication du nouveau calendrier électoral, une phase considérée comme essentielle, se fait en revanche encore attendre. Le président de l’organisme électoral, Max Mathurin, avait annoncé la semaine dernière que les conseillers (électoraux) devaient tenir une réunion ce 14 novembre autour des nouvelles dates à arrêter pour la tenue des prochaines joutes.
Depuis le début de l’année, la date des élections a été repoussée à quatre reprises.
A côté de l’absence d’un calendrier et d’un chronogramme précis, l’autre ombre au tableau concerne les cartes électorales. Celles-ci, dont la fabrication se fait en dehors d’Haïti, ne sont pas encore toutes disponibles. Les premières opérations de distribution s’étaient déroulées dans le plus grand désordre.
L’Organisation des Etats américains avait récemment tenté de rassurer la population en rappelant qu’un million de cartes (électorales) étaient déjà sur place (en Haïti) et en donnant la garantie que le stock manquant arrivera avant les élections.
Dans ses conclusions, la mission internationale d’évaluation du processus électoral - composée de deux anciens parlementaires américains (Bill Graham et Benjamin Gillman) et d’une ex-ministre canadienne (Barbara MacDougall) - a justement cité la distribution des cartes électorales parmi les mesures que le CEP se devait d’accélérer.
Plus de sept électeurs potentiels sur dix se sont enregistrés sur les listes.
Les candidats à la présidence agréés par le Conseil électoral provisoire sont au nombre de trente-cinq dont deux anciens chefs d’Etat et une seule femme.
Ce 14 novembre, des partisans du commerçant Georges Samir Mourra, un des deux candidats à la présidence évincés pour cause de nationalité américaine, ont manifesté devant le siège central de l’organisme électoral pour exiger sa réintégration dans la course.
Des sympathisants de l’autre candidat écarté pour le même motif, le richissime homme d’affaires haïtiano-américain Dumarsais Siméus, se sont également fait entendre, à travers des ovations (pour leur candidat) le 12 novembre à l’Arcahaie, à l’occasion d’une cérémonie de présentation du document dit « projet de nouveau contrat social » du Groupe des 184.
Un troisième candidat écarté pour des motifs autre que la nationalité, le pasteur Jose Jacques Nicolas s’est dépêché au bureau central du CEP, à Delmas (Est de P-au-P) pour se plaindre du rejet de sa candidature.
Le nouveau chef d’Etat doit prêter serment, selon la constitution haïtienne, le 7 février. [vs apr 14/11/05 19:50]