P-au-P., 10 nov. 05 [AlterPresse] --- Depuis bientôt une semaine, de plus en plus de candidats et partis politiques en lice pour les prochaines élections ne cachent pas leurs inquiétudes au sujet de la sécurité de la campagne électorale.
Les voix ont commencé à se faire entendre le 3 novembre 2005. Ce jour-là , de graves incidents ont émaillé, selon divers témoignages, une manifestation, à Port-au-Prince, de plusieurs milliers de partisans et sympathisants de l’ancien président lavalas René Préval qui brigue un nouveau mandat. Plusieurs citoyens ont déclaré avoir été agressés et détroussés par la plupart des manifestants.
Devant la multiplicité des réactions, la plateforme Espoir - sous la bannière de laquelle se présente Préval - a dû déplorer les incidents rapportés, tout en saluant la détermination affichée par la population, a souligné la note (de presse), pour confier à l’ancien président les rênes du pays.
Les regrets exprimés, de manière très laconique, par la plateforme n’ont pas stoppé les récriminations. Certains candidats à la présidence interprètent les violences enregistrées lors de la manifestation du 3 novembre comme « un signal envoyé par René Préval à la population et qui laisse présager un retour de l’anarchie en Haïti, s’il remporte les élections ». Ces candidats appellent « les forces démocratiques à se mettre ensemble pour éviter au pays une telle situation ».
Et comme pour joindre le geste à la parole, des centaines de partisans d’un regroupement politique, l’Alliance démocratique de l’ancien maire Evans Paul, ont manifesté à Port-au-Prince ce 10 novembre pour « démontrer que la masse n’est pas synonyme de violence ». Evans Paul n’a pas manqué de louer le comportement des ses supporters qui, selon lui, « comparés à ceux de certains autres partis, n’ont rien commis de malhonnête sur leur parcours ».
Comme ce fut le cas pour la marche du 3 novembre, celle de ce 10 novembre a rassemblé des personnes issues de différents quartiers populaires de la capitale haïtienne réputés sensibles. On pouvait remarquer à la manif convoquée par Evans Paul, le candidat du Front pour la reconstruction nationale (FRN), Guy Philippe. L’ancien chef de l’insurrection contre le président Jean Bertrand Aristide a qualifié de louable l’initiative de l’Alliance démocratique.
La Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (MINUSTAH) a lancé ce 10 novembre une mis en garde aux partisans des candidats qui s’avisent de commettre des actes de violence au cours de la campagne électorale.
S’exprimant sur la station privée Radio métropole, le commandant d’un bataillon brésilien basé à Port-au-Prince, Adilson Mandiava, a déclaré que « la MINUSTAH envisage quelques mesures pour faire face à tout éventuel acte de violence pendant la campagne électorale ». Le colonel demande que la force ONUsienne soit informée préalablement de « l’itinéraire des manifestations pour qu’elle puisse disposer ses troupes en conséquences et empêcher la répétition d’incidents similaires à ceux enregistrés le 3 novembre 2005 ». [vs apr 10/11/05 20:25]