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Scruter le scrutin

Haïti / Elections : Garanties et signaux contradictoires

[P-au-P., 3 nov. 05 [AltePresse] --- Le calendrier électoral sera finalement publié cette fin de semaine ou au plus tard la semaine prochaine.

C’est le président de la commission Communication au Conseil électoral provisoire (CEP) qui en donne la garantie.

Mais avant de faire cette annonce officielle tant attendue, les membres de l’organisme électoral doivent se réunir pour tenter d’accorder leurs violons et envisager des solutions à certaines difficultés, si l’on en croit Gerson Richmé.

Cette réunion devait avoir lieu, à une heure indéterminée, ce 3 novembre. Parmi les « petits problèmes » à régler, le conseiller électoral souligne l’identification des bureaux de vote qu’il faut compléter, la préparation des listes électorales à peaufiner et les cartes électorales restantes à faire entrer au pays.

« Une fois ces trois points résolus, nous serons en mesure d’aller aux élections », assure Richmé. Pour convaincre encore plus les sceptiques, le conseiller électoral rappelle que le CEP a déjà fait une bonne partie du chemin. « Les bureaux électoraux départementaux (BED) sont en place, les bureaux électoraux communaux (BEC) sont en place, tout l’appareil électoral est en place », martèle le responsable de communication au CEP.

Depuis le début de l’année (2005), la date des élections a été repoussée à quatre reprises.

A l’optimisme béat du conseiller Richmé, on pourrait être tenté d’y mettre un certain bémol en regard de quelques signaux contradictoires émanant de l’institution électorale.

Un autre conseiller électoral a par exemple suggéré que les électeurs potentiels puissent voter à l’aide de leur fiche d’inscription, laissant ainsi planer le doute sur le bouclage normal du processus de distribution de la carte d’identification nationale (CIN).
Rosemond Pradel s’exprimait au micro d’un correspondant de la station privée Radio Métropole ce 2 novembre lors d’une tournée dans le Sud-Est d’Haïti. Un article du décret électoral, a-t-il soutenu, autorise le vote avec la fiche d’inscription si la CIN n’est pas disponible.

Le 28 octobre dernier, des blessés ont été enregistrés parmi des personnes qui faisaient la queue des heures durant, à Port-au-Prince, pour retirer leur carte électorale. Le CEP allait par la suite annoncer des mesures pour redresser le processus de distribution.

D’autres signaux contradictoires sont venus du remuant Patrick Féquière. Le 25 octobre dernier, en annonçant la publication imminente de la liste définitive des candidats à la présidence, le conseiller avait clairement laissé entendre qu’il revenait à la commission d’Etat sur la nationalité de déterminer « les candidats ayant violé le principe de nationalité ».

Féquière s’est déjugé quatre jours après, précisant qu’il n’avait rien à voir avec cette commission gouvernementale et qu’il ne s’en tenait qu’à une plainte déposée par le CEP auprès du Parquet du tribunal civil de Port-au-Prince. La dite plainte concerne le multimillionnaire haïtiano-américain Dumarsais Siméus qui avait été initialement évincé de la course à la présidence (par le CEP) pour fausses déclarations et ensuite remis en selle par la Cour de cassation, le plus grand tribunal d’Haïti. [vs apr 03/11/05 19:10]