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Haïti prochainement membre à part entière de Petrocaribe

P-au-P, 31 oct. 05 [AlterPresse] ---Haïti deviendra prochainement membre à part entière de Petrocaribe, compagnie pétrolière visant à garantir le ravitaillement des nations de la Caraïbe, a déclaré le 30 octobre 2005, le président vénézuélien, Hugo Chávez.

« Nous avons décidé d’inclure Haïti à Petrocaribe parce que c’est aussi un peuple frère » de la région, a indiqué le président Chávez lors de la 238e édition de son émission dominicale radiotélévisée.

Petrocaribe est une initiative du Venezuela (cinquième pays exportateur de pétrole au niveau mondial). La compagnie a été créée en juin 2005 par treize pays des Caraïbes dans l’objectif d’éviter un appauvrissement accéléré des économies de cette région, affectées par la hausse du prix du pétrole brut sur le marché international.

Haïti sera désormais le quinzième pays à bénéficier de cette opportunité qui consiste à fournir aux nations des Caraïbes plus de 200.000 barils de pétrole brut et raffiné, traités par la compagnie pétrolière étatique du Venezuela (PDVSA).

Selon les informations parvenues à AlterPresse, avec Petrocaribe, le Venezuela pourrait répondre à la demande d’Haïti en pétrole estimée en 2001 à 11.000 barils par jour.

Haiti disposera d’un délai de 25 ans pour payer la facture pétrolière avec avec un intérêt annuel de 1%. Trois ans de grace seront accordés à l’Etat haitien.

Le Venezuela a récemment entamé la construction de ports et de réservoirs dans les Caraïbes pour le débarquement de l’or noir.

Il y a deux semaines, Chávez s’était entretenu à Paris (France) avec son homologue français, Jacques Chirac, sur la possibilité d’intégrer la Guadeloupe et la Martinique dans le projet de Petrocaribe.

Le 2 octobre 2005, Hugo Chavez avait annoncé qu’à la suite d’une demande produite par son homologue brésilien Luis Inacio (Lula) Da Silva, son gouvernement avait décidé d’intégrer Haïti dans l’initiative Petrocaribe.

Entre-temps, le ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, Jacques Fritz Kénol, avait entrepris des pourparlers avec les autorités mexicaines sur la possibilité de trouver des solutions viables aux hausses successives des prix des produits pétroliers sur le marché haïtien.

Le 3 octobre 2005, le Premier Ministre intérimaire haïtien, Gérard Latortue, avait laissé entendre que son gouvernement tente d’explorer, avec le Brésil une piste « alternative » vers l’éthanol pour affronter la crise pétrolière, notamment l’utilisation de ce produit au niveau des véhicules.

Durant tout le mois d’octobre, l’offre du Venezuela a suscité de vives réactions chez divers secteurs de la vie nationale. Un collectif d’organisations sociales s’était interrogé sur les vraies raisons qui pourraient porter les dirigeants intérimaires haïtiens à mépriser cette offre qui sera utile au pays.

Ces organisations, qui ont déjà tenu plusieurs manifestations de rue à Port-au-Prince contre la vie chère et la hausse des prix des produits pétroliers, avaient dénoncé toute éventuelle influence de « pays impérialistes » et d’une partie de la « bourgeoisie » dans une telle attitude de l’administration haïtienne. [do gp apr 31/10/05 17:00]