P-au-P, 28 oct. 05 [AlterPresse] --- La 23e Journée Internationale de la langue et des cultures créoles, adoptée par les Etats des Caraïbes et de l’Océan Indien de concert avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), a été célébrée, ce 28 octobre 2005, notamment dans les pays créolophones et francophones.
En Haïti, où cette langue est la plus répandue, les autorités étatiques n’ont organisé que de maigres activités. A l’exception d’une ambiance musicale accompagnée d’une exposition de livres écrits en Créole, tenue sur la place du Champ de Mars, non loin du Palais présidentiel à Port-au-Prince, aucun discours officiel n’a été prononcé à cette occasion. Le thème de la Journée reste jusqu’ici inconnu.
Du côté du secteur culturel, plusieurs initiatives ont été prises. La Fondation Maurice Sixto a entamé, depuis le début du mois d’octobre, tout un ensemble d’activités qui consiste en conférence-débats et manifestations culturelles, en vue de sensibiliser la population sur l’importance de cette langue. L’anthropologue Suze Mathieu a bénéficié du soutien de cette fondation dans la publication d’une partie de son ouvrage « Depi nan ginen nèg renmen nèg : Kreyòl ak Demokrasi nan peyi D Ayiti ».
La Société d’Animation et de Communication Sociale (SAKS) organise, elle aussi, depuis le 26 octobre 2005, une série d’activités. Exposition d’ouvrages de tous genres écrits en créole, conférences-débats, ont eu lieu. Un après-midi culturel est prévu, le 28 octobre 2005, pour clôturer la journée.
Le 27 octobre 2005, la Bibliothèque nationale d’Haïti a réalisé une série de deux conférences-débats avec la participation des écrivains Jean Claude Bajeux et Christophe Philippe Charles. Une exposition, suivie de la vente signature du nouveau livre de l’écrivain-linguiste Claude Pierre (actuel secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation) « Lang pa gen zo » et de Depi nan ginen nèg renmen nèg » de Suze Mathieu, a été également remarquée.
En Guyane, à la Dominique, à la Martinique et à la Guadeloupe, les activités s’étendent jusqu’au début du mois de novembre, selon les informations dont dispose l’agence en ligne AlterPresse.
A Montréal (Canada), tout le mois d’octobre 2005 (4e édition du Festival Créole) est consacré à la langue et aux cultures créoles. Durant ces cinq dernières années, cette ville du Canada a accueilli plus de 30,000 immigrants Haïtiens.
Déroulée sous le thème « Je suis créole, je suis d’ici », la 4e édition du Festival Créole de Montréal est une initiative du Comité International pour la Promotion du Créole et de l’Alphabétisation / Komite Entènasyonal pou Promosyon Kreyòl ak Alfabetizasyon (KEPKAA), organisme à but non lucratif créé en 1997, ayant pour but de promouvoir le créole et l’alphabétisation par la culture, l’éducation et les arts.
Le Festival Créole de Montréal a été inauguré le 5 octobre 2002 à l’Université de Montréal, en présence de plusieurs personnalités locales et internationales, parmi lesquelles le professeur, homme de théâtre internationalement reconnu et auteur du premier roman de la littérature créole, l’écrivain Franck Etienne, le professeur Albert Valdman de l’Univeristé Indiana, vice-président international des études créoles, Madame Adeline Chancy, actuelle ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes en Haïti, la journaliste Lylianne Pierre Paul, Directrice de programmation de Radio Kiskeya, entre autres.
Le Mois du Créole est un événement pluridisciplinaire qui met l’accent sur toutes les formes d’art : la peinture, la sculpture, la littérature, la musique, l’écriture, la danse, la gastronomie et la mode.
Les autorités haïtiennes devraient profiter de cette opportunité pour structurer cette langue considérée comme le premier élément qui unit tous les Haïtiens et les peuples encore colonisés, avancent des analystes. [do rc apr 28/10/2005 14 : 30]