Español English French Kwéyol

Scruter le scrutin

Haïti / R. Dominicaine : chassé-croisé dans le contexte pré-électoral

[P-au-P., 27 oct. 05 [AlterPresse] --- Un candidat haïtien à la présidence sollicite des autorités dominicaines une trêve dans les déportations d’Haïtiens, jusqu’au mois de mars 2006, « pour ne pas compliquer la situation en Haïti dans ce contexte pré-électoral ».

Evans Paul s’exprimait dans la soirée du 26 octobre, à l’occasion d’une rencontre à Port-au-Prince entre l’ambassadeur dominicain en Haïti, Jose Serulle Ramà­a, et des candidats aux prochaines présidentielles haïtiennes.

Celui qui appelle à ce geste de la part de Santo-Domingo est perçu comme un allié du Parti de la libération dominicaine (PLD) du président Leonel Fernandez.

C’est d’ailleurs dans la capitale dominicaine que Evans Paul avait lancé sa coalition politique « Alliance pour la démocratie » en août dernier. L’ancien maire de Port-au-Prince avait intégré à l’occasion des Haïtiens vivant en République Dominicaine dans le comité de son parti. Un membre du parti au pouvoir dominicain avait même accompagné Evans Paul lors d’une de ses tournées électorales en Haïti et appelé ouvertement l’électorat haïtien à voter pour lui lors du scrutin présidentiel.

L’ambassadeur dominicain en Haïti a placé sa rencontre avec les candidats à la présidence sous le signe de l’amitié et de la solidarité entre les peuples haïtien et dominicain.

« Nous voulons exprimer l’appui du gouvernement et du peuple dominicain au processus électoral en Haïti ainsi qu’aux efforts consentis par les aspirants à la première magistrature du pays », a indiqué Jose Serulle Ramà­a.

« Les candidats à la présidence en Haïti ont un grand défi à relever : reconstruire ce pays, réconcilier la vie nationale. Nous sommes disposés à contribuer, selon nos possibilités, pour que cela soit une réalité », a renchéri le diplomate.

Cette initiative du gouvernement dominicain est intervenue à un moment où, après une apparente accalmie, les refoulements d’illégaux haïtiens vivant en République Dominicaine tendent à s’intensifier.

Selon un décompte réalisé par la station privée Radio Kiskeya, plus de trois cents compatriotes ont été déportés et soixante-neuf arrêtés le 24 octobre dans la deuxième ville dominicaine, Santiago.

La République Dominicaine cherche, depuis la montée du président Léonel Fernandez (deuxième version) à s’affirmer comme un acteur non négligeable dans l’arène politique en Haïti.

Le 21 septembre dernier, le chef de la diplomatie dominicaine Carlos Morales Troncoso avait réclamé, à la tribune des Nations Unies à New York, la présence d’éminentes personnalités de la scène politique internationale aux prochaines élections haïtiennes afin de garantir leur crédibilité.

Parallèlement aux initiatives répétées de la République Dominicaine, plusieurs candidats à la présidence se sont tournés certaines fois vers ce pays en quête de soutien politique ou financier. [vs apr 27/10/05 20:00]