P-au-P., 27 octobre 05 [AlterPresse] --- Une partie d’une donation du gouvernement d’Espagne, de 550 tonnes métriques de viandes en conserves, d’une valeur de 1.8 millions de dollars américains, est arrivée le mercredi 26 octobre au dépôt du Programme Alimentaire Mondial (PAM) à Port-au-Prince, a annoncé ce jeudi 27 octobre la porte parole de cette agence onusienne, Anne Poulsen, dans un communiqué transmis à AlterPresse.
La donation de viandes en conserves touchera des milliers d’enfants dans des cantines scolaires, pour augmenter le taux de fréquentation scolaire, mais permettra aussi au PAM, dans le cadre de ses opérations de secours, de fournir une aide alimentaire immédiatement aux groupes vulnérables, victimes de catastrophes naturelles ou de conflits civils, selon le communiqué de l’agence onusienne.
« Cette contribution assurera non seulement aux milliers d’enfants en Haïti un repas nutritif à l’école, mais leur donne également une chance d’apprendre et de prospérer. En plus, cette contribution est essentielle à notre capacité de répondre, dès les premières heures des urgences, en fournissant ainsi aux victimes une assistance alimentaire cruciale », a indiqué Mamadou Mbaye, nouveau représentant de la branche nationale du Programme Alimentaire Mondial.
Outre Mamadou Mbaye, la réception de cette première partie d’assistance alimentaire espagnole a été faite sous les yeux de la chargée d’affaires a.i de l’ambassade d’Espagne, Mme Monica Colomer de Selva, et de la chargée de l’Agence Espagnole de la Coopération Internationale, Mme Rosa Beltran.
Principale agence d’aide alimentaire en Haïti, le PAM vient actuellement en aide à plus de 800,000 personnes, soit 10% de la population nationale, grâce à des distributions alimentaires ciblées sur les enfants souffrant de malnutrition, les femmes enceintes et allaitantes et les victimes du VIH/SIDA. L’agence onusienne apporte également des repas aux enfants fréquentant l’école primaire par sa campagne d’alimentation scolaire.
Haïti arrive au 153 e rang sur 177 pays, en ce qui concerne l’Indicateur de Développement Humain 2005, calculé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
La malnutrition chronique est endémique chez les plus vulnérables ; 42 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance modéré ou grave. Les maladies facilement évitables, comme la malnutrition et la diarrhée, tuent respectivement 28% et 20 % des enfants âgés de 0 à 5 ans.
L’approvisionnement alimentaire ne couvre que 55 % de la population et l’insécurité alimentaire quotidienne touche 40 % des ménages haïtiens.
Haïti se retrouve, aux côtés de l’Afghanistan et de la Somalie, parmi les trois pays au monde ayant le pire déficit calorique quotidien par habitant (460 kcal/jour). Quelques 2,4 millions d’Haïtiens ne peuvent même pas se permettre le minimum quotidien de 2,240 calories, recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Dans le cadre d’une campagne, en faveur du Droit à l’Alimentation de la Population, relancée en juillet 2005, plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) oeuvrant sur le territoire national ont appelé les institutions internationales à inscrire leur politique dans le cadre d’actions durables contre la faim, la misère et en faveur de programmes sociaux pertinents.
Parallèlement, dans le but de garantir la sécurité alimentaire de la population, ces ONG ont insisté sur l’impérieuse obligation pour l’Etat en Haïti de supporter les producteurs paysans, en état d’appauvrissement accéléré, par la dotation d’infrastructures propices à la création d’emplois, à la fourniture de services éducatifs et sanitaires appropriés. [jj rc apr 27/10/2005 10 :30]