P-au-P, 13 oct. 05 [AlterPresse] --- Les responsables de partis politiques, les représentants de la société civile et ceux de la Chambre de Commerce, signataires de l’accord politique de transition, du 4 avril 2004, sont invités, ce 13 octobre 2005, à une importante réunion, au palais présidentiel, autour du processus électoral.
Au cours de cette rencontre, les protagonistes de la transition politique plancheront sur la mise en place d’une Commission de Garantie Electorale. Laquelle aura pour tâche de « redynamiser l’appareil électoral et de le recentrer sur ses missions essentielles », indique la Primature dans un communiqué transmis à la presse.
Cette convocation de l’administration intérimaire intervient à moins de quatre mois du 7 février 2006, date prévue pour la passation du pouvoir à un président élu, alors que le processus électoral piétine et semble même en crise.
Depuis plusieurs semaines, des difficultés s’accumulent, sans que le public soit assuré sur la possibilité que les élections soient menées à bien. Plusieurs secteurs ont exprimé leurs profondes préoccupations.
Le Premier Ministre Gérard Latortue a reporté un voyage qu’il devait faire ce 13 octobre en Europe « afin d’aider à résoudre certains problèmes techniques auxquels est confronté le processus électoral en cours », déclare la Primature dans un communiqué transmis à AlterPresse.
Le gouvernement rappelle qu’il « n’entend en aucun cas s’immiscer dans les affaires relevant de la question électorale et qu’il est de son devoir de prendre toutes les dispositions nécessaires afin d’harmoniser davantage ses énergies pour mener à terme cette transition et transmettre le pouvoir à la date prévue du 7 février 2006 ».
Au cours de cette semaine, Latortue a évoqué la possibilté d’un recul de la date des élections, prévues pour le 20 novembre prochain. Il a également annoncé la prochaine nomination d’un directeur exécutif, « un gestionnaire », à la tête du Conseil.
Dans ce contexte difficile, la situation parait encore s’aggraver avec l’affaire de l’homme d’affaires Dumarsais Siméus, une des plus grandes fortunes de la communauté noire du Texas (USA), candidat non agréé par le CEP, et qui trouve la faveur de la cour de cassation (plus haute instance judiciaire haitienne).
Cette décision de la cour de cassation soulève des remous au sien de divers secteurs politiques et juridiques d’Haïti.
Dans une liste provisoire de candidatures agréées, rendue publique le 23 septembre dernier, l’institution électorale avait écarté le nom du riche homme d’affaires. La question de la double nationalité de Siméon avait été soulevée.
Au cours de la visite de la secrétaire d’Etat américain Condoleeza Rice dans le pays le 27 septembre écoulé, le premier ministre Gérard Latortue avait confirmé que Siméus détenait un passeport américain. Selon les propres mots du chef de la primature, « le richissime homme d’affaires voyageait en Haïti en Février 2004 avec un passeport américain ».
L’ensemble de ces questions devrait donc être à l’ordre du jour de la réunion prévue au palais présidentiel ce 13 octobre, avec les protagonistes de l’accord du 4 avril.
Ce document, qui s’intitule « Consensus de transition politique », prévoit des élections générales à la fin de 2005 et la passation du pouvoir à un président élu le 7 février 2006.
Lors de la signature dudit accord, le président provisoire, Boniface Alexandre, avait affirmé qu’il était le résultat d’un consensus politique entre Haïtiens.
Certains acteurs, tels que le parti Fanmi Lavalas de l’ancien président Jean Bertrand Aristide et des formations politiques, regroupées au sein d’une coalition dite « non alignée », n’avaient pas pris part à ce processus.
Mais l’ensemble des partis a, d’une manière ou d’une autre, intégré le processus électoral enclenché pour parvenir à la mise en place du Conseil Electoral Provisoire (CEP). [do gp apr 13/10/05 09:30]