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Le Gouvernement dominicain affirme n’encourager ni des mauvais traitements ni de la discrimination contre les Haïtiens

P-au-P, 04 oct. 05 [AlterPresse] --- Le gouvernement de la République Dominicaine s’est inscrit en faux, le 4 octobre 2005, contre les nombreuses accusations faisant état de son « encouragement » à de mauvais traitements et de la discrimination envers les migrants haïtiens et d’autres citoyens résidant sur le territoire voisin de la République d’Haïti.

"Le Gouvernement n’encourage, et n’a jamais encouragé, ni le dédain ni la discrimination contre aucun citoyen du monde vivant sur son territoire. C’est la préoccupation du gouvernement dominicain de préserver les droits de chaque citoyen qui réside en République dominicaine ", a déclaré Roberto Rodriguez Marchena, porte-parole officiel de la maison présidentielle dominicaine, dans une entrevue avec des journalistes au Palais National de Santo Domingo.

Le fonctionnaire a rejeté les critiques émises par des Organisations Non Gouvernementales, dominicaines et haïtiennes, selon lesquelles, en République dominicaine, une campagne de discriminations se développe à l’encontre des Haïtiens, en référence à des actes violents et de rapatriements massifs enregistrés depuis le mois de mai 2005.

Rodriguez Marchena a indiqué qu’aucun gouvernement dans le monde ne serait aussi solidaire d’Haïti que celui de la République Dominicaine.

La position du gouvernement haïtien, eu égard à ce dossier, est vide de sens, a-t-il soutenu. Car, "dans le pays, on n’encourage pas le racisme ni on ne poursuit aucun citoyen du monde, particulièrement les Haïtiens", a ajouté le porte-parole du gouvernement dominicain.

Le Président Leonel Fernández avait décidé de suspendre, en mai 2005, les rapatriements massifs de ressortissants haïtiens vers le territoire voisin, en passant des instructions, en ce sens, au directeur de la Migration, a-t-il dit.

Le porte-parole du Président Fernández a affirmé que la République dominicaine maintient de bonnes relations avec le gouvernement d’Haïti et a rappelé que Haïtiens et Dominicains ont un ennemi commun, la pauvreté.

Concernant la menace apparente de refoulement des prêtres Pedro Ruquoy et Christopher Hartley, Roberto Marchena Rodriguez a déclaré que les prêtres qui travaillent avec les migrants haïtiens peuvent continuer à remplir leurs tâches en toute quiétude.

Des sources, contactées par l’agence en ligne AlterPresse, estiment que la position exprimée le 4 octobre 2005 par le gouvernement de la République Dominicaine ferait partie du jeu médiatique en cours, avec le malaise engendré depuis l’augmentation, à partir de mai 2005, de différents actes de violence ayant menacé de ternir l’image de la République Dominicaine à l’extérieur.

Le 3 octobre 2005, le quotidien El Nacional a rapporté des déclarations de l’ambassade dominicaine en Haïti, accusant le Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR) et le Mouvement de Femmes Dominico-Haitiennes (MUDHA) d’attiser une campagne médiatique contre la République dominicaine. Selon cette information de l’ambassade dominicaine et du consulat transmise au gouvernement dominicain, rapportée par El Nacional, cette campagne médiatique est très dangereuse.

La Mission Diplomatique dominicaine en Haïti est dirigée par le docteur José Serulle Ramà­a, et le Consulat Général, par Carlos Castillo.

Le ministère haïtien des Affaires Etrangères a invité, début octobre, les Haïtiens qui vivent en République dominicaine à se montrer prudents face aux actes violents perpétrés contre eux par des Dominicains.

En mai dernier, une Dominicaine aurait été assassinée par des Haïtiens. Cette situation allait provoquer l’assassinat de deux Haïtiens, y compris un religieux de plus de 70 années. Les derniers actes de représailles, dont sont victimes les Haïtiens, s’étaient produits à Higuey où des commerçants haïtiens ont été attaqués, leurs marchandises ont été vandalisées.

Entre-temps, outre les rapatriements massifs (dont plusieurs cas enregistrés de nuit), de multiples actes d’agression ont été dirigés vers des citoyens haïtiens résidant en divers points de la République dominicaine.

Il y a 2 semaines, des victimes blessées, qui sont allées se faire soigner dans des hôpitaux dominicains, ont été arrêtées puis refoulées en Haïti.

Les organismes de défense des droits humains ont dénoncé cette cascade de faits enregistrés depuis environ 5 mois contre des citoyens haïtiens en territoire dominicain. [jls do rc apr 04/10/2005 18:30]