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Haïti - France : Bilan positif de la coopération culturelle

P-au-P, 30 sept. 05 [AlterPresse] --- La représentation diplomatique francaise en Haiti dresse un bilan positif des 60 ans d’existence de l’Institut Français d’Haiti, dont les 60 bougies seront soufflées le 7 décembre 2005.

Durant ces soixante années, l’IFH a pu aider à la valorisation de la culture haïtienne et à l’émergence de la culture française en Haïti en participant activement dans la formation de plusieurs générations de l’élite du pays, s’est félicité le Conseiller Culturel à l’Ambassade de France, Michel Igout, lors d’une rencontre avec la presse le 29 septembre.

Après 60 ans, « le bilan que l’on fait de la coopération française en Haïti c’est le renouvellement de la qualité des élites francophones, c’est le renouvellement de la qualité des élites haïtiennes, tout court, et des élites francophones », déclare Igout.

Cependant, l’Institut Français « n’a jamais oublié la culture créole ni la langue créole même si pendant longtemps ce n’était pas son activité première », poursuit-il.

Igout présente l’IFH comme un lieu où l’on vient pour s’informer, pour établir des contacts avec des gens de lettres, des amants de la culture francophone, une maison ouverte aux hommes politiques. Des anciens présidents, comme Paul Eugène Magloire, Dumarsais Estimé, Sténio Vincent, Elie Lescot, avaient fait de l’institut leur lieu de divertissement.

« Le succès de l’Institut Français c’est justement d’avoir été un institut caméléon, d’avoir pris la couleur du pays, d’être intégré dans le pays », estime Michel Igout.

Historien de formation, Igout reste persuadé que la culture occupe la place la plus importante dans l’histoire des relations franco-haïtiennes.

L’Institut Français d’Haïti a vu le jour le 7 décembre 1945 par l’intellectuel français, Pierre Mabille, avec le soutien de nombreuses figures de l’intelligentsia haïtienne, telles René Bélance, Jean Price-Mars, Jacques Roumain, Félix Morisso Leroy, Catts Pressoir, Etzer Vilaire, Roussan Camille, Jacques Stephen Alexis.

Les photos de ces personnalités seront exposées le 7 décembre 2005 à l’occasion de la cérémonie commémorant le 60e anniversaire de l’institut.

Aux côtés de ces Haïtiens, figurent des Français dont André Maurois et André Breton. Invité par René Bélance, ce dernier a passé trois mois en Haïti non pas pour assister à l’inauguration de l’institut mais pour mieux connaître le pays, a dit Igout.

Le premier directeur de l’IFH a été Pierre Mabille. Il a passé trois mois à la tête de l’institut avant d’être déclaré persona non grata par le gouvernement d’Elie Lescot.

« On l’a accusé d’avoir jeté de l’huile sur le feu, d’avoir attisé le mouvement des étudiants contre le gouvernement de Lescot, on lui reproche d’avoir touché de l’argent pour soutenir la lutte étudiante », rappelle Michel Igout qui cite le poète René Depestre.

Une série d’activités culturelles marque les 60 ans de l’IFH. Des conférences-débats, avec la participation des intervenants haïtiens et étrangers, dont René Depestre, Michel Philippe Lerebours, Hérold Toussaint, Christophe Wargny, des concerts mettant en vedette des artistes nationaux et internationaux ont eu lieu durant l’année 2005.

Quelques concerts prévus au Champ de Mars, plus grande place publique de la capitale, ont été annulées en juillet dernier en raison du climat de violence et d’insécurité.

Pour la reprise de ces activités, le Directeur de l’Institut, Paul-Elie Lévy, annonce pour le vendredi 7 octobre un concert de BUMCELLO, un groupe musical venu de France. [do gp apr 30/09/05 11 :00]