P-au-P, 30 sept. 05 [AlterPresse] --- Le journaliste Hérold Jean François a procédé, le 24 septembre 2005, à Pétionville (Est de Port-au-Prince), à la vente signature de ses deux nouveaux livres, « Manifeste de la Renaissance » et « Pacte de la Renaissance ».
Dans ces deux ouvrages, dont l’un est considéré comme le complément de l’autre, l’auteur fait la radiographie de la situation politique d’Haïti et propose des solutions qui pourraient contribuer à la reconstruction du pays.
« Notre pays marche irréversiblement vers un suicide collectif, vers sa perte, sa disparition comme entité nationale, si ses différentes composantes, à la lumière du constat d’échec, ne font rien pour un renouveau », écrit Hérold Jean-François dans l’introduction du Pacte de la Renaissance.
La décentralisation, la bonne gouvernance, la prise en charge des couches les plus défavorisées, l’engagement de tous les secteurs vitaux de la nation, sont, entre autres, les différents thèmes développés dans ces ouvrages préfacés par le géographe haïtien, Georges Anglade.
Après avoir passé en revue les problèmes qui rongent Haïti depuis son indépendance en 1804, l’auteur propose à chaque secteur toute une série d’engagements à prendre en vue de conduire le pays sur la voie du progrès et du développement durable.
Selon Jean-François, la classe d’affaires du pays « est tenue pour responsable de tous les maux d’Haïti, par son alliance avec le pouvoir politique traditionnel de qui elle a toujours obtenu toutes sortes d’avantages ».
L’exploitation de la classe ouvrière, la mise à l’écart des paysans, la faillite des autorités morales, font également partie des points abordés par Jean-Francois dans ses deux ouvrages.
Hérold Jean-François présente la classe ouvrière comme la plus exploitée du pays. « Le salaire minimum dans un pays de chômage où le fait d’avoir un emploi même mal rémunéré relève d’un privilège, ne permet pas toujours à l’ouvrier de reconstituer sa force de travail », avance-t-il dans son Pacte de la Renaissance.
Quant au paysan haïtien, il est un « damné de la terre ». Ses conditions de vie sont des plus précaires, il vit dans un environnement non aménagé, sans l’existence des services sociaux de base, souligne Jean-Francois.
L’auteur appelle à la conscience citoyenne de toutes les Haïtiennes et de tous les Haïtiens pour faire renaître Haiti.
« Toutes les citoyennes, tous les citoyens, tous les groupes sociaux représentatifs de notre société doivent se résoudre à adopter de nouvelles attitudes pour l’émergence d’une réalité en totale rupture avec la routine haïtienne stérile, vieille aujourd’hui de plus de deux siècles », préconise-t-il.
Les discours axés sur la conférence nationale, le nouveau contrat social, le dialogue national, le pacte de gouvernabilité, sont questionnés par l’auteur.
« Les idées ne manquent pas, mais le contenu, la substance fait défaut. Nous passons de longues heures en réunion à discuter, à nous chamailler, à perdre notre temps sur des mots des fois synonymes », lit-on.
Journaliste de carrière et économiste, Hérold Jean-François est le Directeur général de la station privée, Radio Ibo. Il est membre fondateur de l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH), dont il fut le premier président. [do gp apr 30/09/05 00:10]