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Haïti : Apports de populations locales à la réalisation de projets communautaires

P-au-P, 29 sept. 05 [AlterPresse] --- Des populations de plusieurs régions d’Haiti ont participé à la mise en œuvre de projets financés à 75% par l’Union Européenne (UE), à travers la délégation de la Commission Européenne.

Le Programmes de Micro-Réalisations (PMR), exécuté depuis plusieurs années dans les pays partenaires de l’UE, permet de subventionner des projets élaborés par des associations et des organismes non gouvernementaux haïtiens.

La réhabilitation de l’Ecole congréganiste « La Fraternité » à Cité Aux Cayes, Delmas 31 (Nord-Est de Port-au-Prince), la construction et la protection du Pont de Meyotte à Péguyville (Est de Port-au-Prince), et l’alimentation en eau potable des habitants de Jacquette à Kenscoff (Est de Port-au-Prince), sont les trois projets financés par l’UE dans l’aire métropole de Port-au-Prince.

Ecole « La Fraternité » : Une initiative concrète dans un quartier difficile

Située à l’entrée Nord de Port-au-Prince, dans le bidonville dénommé cité aux Cayes à Delmas 31, cette école, nouvellement réhabilitée, a eu un impact important sur la vie des 25 000 résidents de ce quartier populaire.

« C’est une école vieille de 12 ans, nous avons commencé à fonctionner sous les arbres », déclare la religieuse française Monique Boutin, résidée en Haïti depuis 1980. A l’époque, ajoute-t-elle, « nos moyens étaient limités et aujourd’hui avec la subvention de la Commission Européenne et l’aide considérable de la population, nous avons construit cette école qui compte actuellement 326 élèves. Ce chiffre dépasse notre capacité, mais vu la situation du pays, nous avons décidé d’accepter ce nombre ».

L’école primaire « La Fraternité » n’est pas gratuite. Les enfants paient, chaque année, 1500 gourdes. Ils ont accès à la cantine scolaire. « Dans la construction d’une école communautaire, c’est la participation des bénéficiaires qui prime, souligne, sœur Monique. « L’aide d’autres secteurs vient après ».

Les travaux de réhabilitation de cette école ont été effectués d’août 2004 à janvier 2005. « Cette école nous est très utile », se réjouit un parent.

Le Pont de Meyotte

12.000 hommes et femmes, à raison de 50 par jour, ont été mis au travail, dans le cadre de la réhabilitation du pont de Meyotte, financée en partie par l’UE. Les responsables du projet mettent un point d’honneur à souligner qu’ils ont collecté 25% des fonds.

Les responsables affirment aussi que « l’argent qui nous a été confié a été utilisé à bon escient ».

Les poids lourds ne sont pas autorisés à utiliser ce pont construit en béton armé. Toutefois, durant la journée du 23 septembre, un constat contraire a été fait par des journalistes.

L’accès à l’eau potable

Le nouveau système d’adduction d’eau potable mis en place à Jacquette, petite localité de la commune de Kenscoff, est en partie l’œuvre de l’Association des Jeunes de Jacquette (AJJAC). Les travaux de construction de ce système ont démarré en septembre 2004 et se sont achevés en avril 2005.

La population faisait face à une pénurie d’eau potable. L’eau était généralement puisée dans des sources mal entretenues.

Dorisca Dany, responsable de l’AJJAC, précise que dans cette localité les riverains sont privés de tout. « Notre communauté est livrée à elle-même », déclare-t-il.

« Déjà , nous entamons des travaux de construction de route en terre battue, et nous espérons trouver d’autres soutiens », annonce le responsable, tout en signalant l’encouragement manifeste des autorités municipales de Kenscoff.

La Commission Européenne a fait part de la mise en œuvre prochaine d’autres projets, dont la protection du bassin versant de la Source Moreau à Léogâne (Sud de Port-au-Prince) et la construction de la route Belle Fontaine reliant la Voûte à la Croix-des-Bouquets (Nord de Port-au-Prince). [do gp apr 29/09/2005 00:10]