P-au-P., 17 sept. 05 [AlterPresse] --- Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) d’Haïti a lancé le 16 septembre 2005 un ultime appel aux électrices et électeurs retardataires, afin d’aller se faire enregistrer d’ici la date du 20 septembre et profiter des multiples fonctions qui seront bientôt assignées à la « carte d’identification nationale ».
« La carte sera en vigueur dans toutes les activités de la société et de la vie nationale », a prévenu le président du registre électoral, Pierre Richard Duchemin en marge de la conférence de presse hebdomadaire du CEP, à laquelle a assisté AlterPresse.
2,3 millions de citoyennes et de citoyens sont pourvus de leur bulletin de vote à ce jour, a indiqué le conseiller électoral Duchemin précisant qu’ « après les scrutins (de novembre / décembre 2005 et de janvier 2006), la carte d’identité nationale sera payable ».
L’organisme électoral d’Haïti a relevé des écarts dans la détermination des potentiels électeurs à fournir des « informations personnelles valides » (noms et prénoms, dates et lieux de naissance, empreintes et signatures, adresses) dans les centres d’inscription répartis sur le territoire national.
Le nouveau département géographique, les Nippes (au Sud-ouest de la capitale) a atteint un chiffre d’inscrites et d’inscrits, supérieur à la population estimée en âge de voter par l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatique (IHSI). Par exemple, Plaisance du Sud a atteint 193.4% d’inscrits, suite aux déplacements d’habitants d’autres localités ; Fonds des Nègres 65.99%.
« C’est un panorama intéressant, et le CEP n’y a trouvé aucune zone rouge », a considéré Duchemin.
Le département de la Grande Anse (au sud-ouest de Port-au-Prince, à proximité des Nippes) affiche des progrès énormes, selon les propres mots de Duchemin : Beaumont 83.57% d’inscrits à date ; Bonbon 68.46% ; Jérémie 46.63% ; Pestel 17.47% ; Roseau 15.16%.
Le département de l’Ouest, le plus peuplé et où existe une forte concentration administrative des services publics, présente des caractéristiques d’inscription presque pareilles aux Nippes. Gressier, à une trentaine de kilomètres au sud de Port-au-Prince, compte actuellement 126.95 % ; Delmas (au nord-est) et Pétionville (à l’est) ont à peu près la même configuration. En revanche, Anse-à -Galet (sur l’île de la Gonave qui fait face à la capitale) connaît à date seulement 20% d’inscrits et Pointe à Raquette (sur la même île) 15%.
Le département de l’Artibonite, au nord de Port-au-Prince, accuse des pourcentages intéressants chez la population en âge de voter, avec 66.30 % aux Gonaïves (chef-lieu du département et 4 e ville d’Haïti) ; 65.70% à Saint Marc ; 77.26% à L’Estère ; 83.57% à Desdunes.
Ces données ont permis au CEP de situer ses actions et de cibler des localités qui méritent des attentions spéciales. Des bureaux mobiles seront, en ce sens, concentrés dans les sections communales où la population rencontre des difficultés pour se faire inscrire.
Ce qui laisse augurer une éventuelle prolongation, au-delà du 20 septembre 2005, dans les villes, sections communales, localités et endroits, où les potentiels électeurs manifesteront de l’engouement à se faire inscrire sur le registre électoral.
Aucune future votante ni aucun futur votant potentiel, qui se sont déjà enregistrés, ne disposent encore de leur « carte d’identification nationale », dont la remise est annoncée pour bientôt, après leur impression par une firme spécialisée au Mexique.
Entre-temps, 54 personnalités, dont seulement une femme et une dizaine d’indépendants, sont provisoirement en lice pour le fauteuil présidentiel à la fermeture du registre d’inscription le 15 septembre 2005, en attendant l’analyse de leurs dossiers par le Conseil Electoral Provisoire qui doit publier la liste définitive, des candidats aux prochaines présidentielles de novembre 2005 et janvier 2006, d’ici au 8 octobre 2005, date officiellement retenue pour le lancement de la campagne électorale. [lf rc apr 17/09/05 12:00]