P-au-P., 16 septembre 05 [AlterPresse] --- Des unités spécialisées de la Police Nationale d’Haïti ont procédé, le jeudi 15 septembre 2005, dans la localité de Camp Perrin, à plus de 150 kilomètres au sud de la capitale, à l’arrestation de l’inspecteur de police en fuite James Bourdeau, soupçonné d’implication dans l’enlèvement d’un employé de la Unibank (l’une des principales banques du pays), Nathanaà« l Génélus.
Cette arrestation a été effectuée par la police des Cayes (la troisième ville d’Haïti, au sud de Port-au-Prince), qui avait repéré le suspect, activement recherché depuis le 3 août 2005, grâce à la publication de sa photographie dans tous les commissariats, a précisé le responsable de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), Michaà« l Lucius, au cours d’une conférence de presse dans l’après-midi du 16 septembre 2005.
C’est à la suite d’un ensemble de renseignements et d’une investigation minutieuse que l’inspecteur de police en fuite a pu être capturé, a pour sa part révélé un commissaire de police affecté à la DCPJ, Ulysse Daniel, ajoutant que tous les policiers répartis sur le territoire national recherchaient James Bourdeau.
« James Bourdeau n’aurait pas dû s’échapper, parce qu’on n’avait pas de charges contre lui lors de son interrogatoire à la Direction Centrale de la Police Judiciaire » a-t-il déclaré.
Daniel a affirmé que Bourdeau n’était ni arrêté, ni interpellé au moment où il a pris la fuite.
« C’est lui qui a attiré l’attention de la police sur son implication dans ce dossier », a signalé le commissaire de police, soulignant que « le dossier ne dépend plus de la police ».
21 pièces à conviction sont déjà au cabinet d’instruction, en relation à cette affaire, pour laquelle la police avait déjà procédé à l’arrestation de 4 policiers et d’un homme d’affaires d’origine arabe, Stanley Handal, a rappelé l’inspecteur Lucius.
Réagissant sur l’éventuelle implication de Handal dans ce dossier, Lucius a soutenu que la police possède assez d’éléments et d’indices pour le maintenir en prison.
« Il est un élément dans le cadre de ce dossier », a-t-il renchéri.
Le responsable de la DCPJ s’est dit satisfait de la capture de l’inspecteur James Bourdeau, vu qu’il est un membre de la police. Il a exprimé sa fierté pour la façon dont l’enquête a été menée.
« Je me suis donné la loi, le code pénal comme boussoles, et j’ai choisi, comme objectif dans ma carrière, de négocier avec les bandits seulement au Pénitencier National », a-t-il maintenu.
Les autorités policières vont relancer des opérations de grande envergure contre les anciens et nouveaux kidnappeurs, les évadés de prisons impliqués dans les cas d’enlevement et de vols de véhicules, a averti Michaà« l Lucius interrogé par la Presse sur une recrudescence des cas d’enlèvements dans l’aire métropolitaine de la capitale, qu’il a reconnue.
« Nous avons pour mission d’éradiquer le phénomène du kidnapping dans la société haitienne. Les bandits croient que nous avons baissé les bras, ils se trompent », a avancé l’inspecteur Lucius.
« Il n’y a pas de sanctuaire pour les bandits », a-t-il poursuivi.
L’affaire Nathanaà« l Génélus connaîtra vraisemblablement une nouvelle dimension avec l’arrestation d’un des principaux suspects, estiment les observateurs dans la capitale haïtienne. James Bourdeau avait procédé à l’interpellation de Nathanael Génélus avant de l’enlever par la suite au début du mois d’août 2005.
A la date du 16 septembre 2005, Nathanael Génélus est encore porté disparu. [jj rc apr 16/09/2005 18 :30]