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Le PAM-Haïti met fin à son programme d’assistance aux victimes de l’inondation des Gonaïves

P-au-P., 15 septembre 05 [AlterPresse] --- La branche en Haïti du Programme Alimentaire Mondial (PAM) a mis fin, le 13 septembre 2005, à ses actions d’assistance aux victimes de l’inondation meurtrière du 18 septembre 2004 aux Gonaïves, à 171 kilomètres au nord de la capitale, en présence de divers journalistes nationaux, dont de l’agence en ligne AlterPresse.

Les évaluations récentes n’ont démontré aucune tendance vers une augmentation de malnutrition aiguëdans la cité de l’Indépendance haïtienne, où le statut nutritionnel des habitants correspond maintenant (septembre 2005) à la moyenne nationale, a indiqué le PAM au cours d’une visite guidée, dans plusieurs quartiers de la ville, à l’intention de la Presse.

« Nous sommes heureux de pouvoir dire que la communauté affectée a maintenant suffisamment récupéré, à la suite des inondations, pour que la plupart de ses membres puissent reprendre leur vie sans assistance supplémentaire de notre part », a déclaré le directeur du PAM en Haïti, Guy Gauvreau.

160,000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, ont reçu, pendant environ une année, après le passage en septembre 2004 de la tempête tropicale Jeanne, 6,200 tonnes métriques de produits alimentaires, distribués par l’organisation humanitaire en collaboration étroite avec l’organisation non gouvernementale Caribbean Relief Everywhere (CARE), sa partenaire d’exécution aux Gonaïves.

Tout en déclarant avoir apprécié l’initiative de la branche haïtienne du Programme Alimentaire Mondial, les familles interrogées par AlterPresse ont critiqué les modes de distribution de l’assistance offerte après les inondations de septembre 2004.

« Nous étions obligés de faire la queue pendant des heures pour obtenir de quoi à manger », a déploré une dame de 58 ans, pieds nus et la mine défaite, à Latandri, un quartier populaire à l’ouest de la ville.

« Nous demandons de meilleures considérations de la part des autorités », a-t-elle poursuivi.

Beaucoup de gonaïviennes et de gonaïviens ont profité de la présence des journalistes pour fustiger le comportement du gouvernement qui, selon leurs dires, a semblé les abandonner à leur sort, sans être intéressé à s’enquérir de leurs conditions de vie.

« Nous sommes des laissés-pour-compte, nous n’avons pas de gens responsables à la tête de ce pays », a exprimé, avec amertume, un jeune pêcheur de 25 ans, torse nu, les cheveux ébouriffés.

Pour sa part, après avoir témoigné sa reconnaissance envers les autorités haïtiennes pour leur collaboration, la branche nationale du PAM a remercié la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) qui avait « escorté et protégé les points de distribution, lorsque l’insécurité constituait une menace considérable pour les opérations humanitaires ».

Malgré le terme mis à ses opérations d’assistance aux victimes des inondations des Gonaïves, le PAM compte continuer à soutenir plus de 500,000 personnes en Haïti, avec des distributions de produits alimentaires destinés aux enfants sous-alimentés, aux mères enceintes et allaitantes, et aux personnes affectées par le VIH/SIDA, en plus de son programme d’assistance aux écoles du niveau primaire dans le cadre de son programme d’alimentation scolaire, selon les responsables de l’organisation humanitaire.

De février 2004 à septembre 2005, un total de 13.8 millions de dollars américains a été octroyé par les gouvernements de l’Allemagne, du Canada, du Danemark, de l’Espagne, des Etats-Unis d’Amérique, de la France, de l’Islande, du Japon, de Luxembourg, des Pays-Bas, de la Pologne, de la Suède et de la Suisse, pour couvrir les opérations de secours de la branche en Haïti du Programme Alimentaire Mondial. [jj rc apr 15/09/2005 17 : 00]