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Les Haïtiens sont de plus en plus persécutés en République Dominicaine

Position de la plateforme Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR) face à la situation qui se développe de l’autre côté de l’île

Soumis à AlterPresse le 15 septembre 2005

La première semaine du mois de septembre 2005 a été marquée par de
violents incidents tournant à la persécution contre la communauté
haïtienne en République Dominicaine, notamment à Tamayo et Higuey.

Le 8 septembre 2005, suite à l’assassinat à Barranca (Tamayo) d’un patron dominicain attribué à l’un de ses ouvriers haïtiens, un groupe de Dominicains se sont lancés à la chasse aux Haïtiens.

Armés de machettes, revolvers et bouteilles, ils ont agressé des ressortissants haïtiens rencontrés sur leur passage. Deux d’entre eux sont actuellement soignés à l’hôpital, suite aux coups et blessures reçus. ( El Nacional 12/9/2005).

Avec l’aide de la police locale, le prêtre belge Pierre Ruquoy put
sécuriser et mettre à l’abri au presbytère tout proche, un groupe de 18
Haïtiennes / Haïtiens, pour la plupart des enfants en bas âge et des femmes enceintes.

Le 7 septembre 2005, dans la zone touristique de Bavaro ( Higuey), la
panique a gagné la communauté haïtienne après le meurtre, attribué à un
haïtien, d’un employé d’hôtel dominicain.

Après s’être réunis pour lancer des consignes de violence contre les Haïtiens, des groupes de Dominicains se sont dirigés vers des pensions et autres lieux habituels d’hébergement d’Haïtiens.

Ces derniers, à l’approche des agresseurs, ont dû s’enfuir, abandonnant
leurs effets personnels et autres biens qui furent la proie des pillards. Un Haïtien n’eut la vie sauve que grâce à l’intervention d’une religieuse dominicaine.

Un grand nombre d’Haïtiens employés dans le secteur touristique à Bavaro n’ont pas pu regagner leur domicile, ce jour-là , suite à l’intervention de la police dominicaine les obligeant à descendre des bus qui les transportaient, pour les protéger, disait-elle, d’éventuelles agressions.

Un porte-parole de la Police, Aquilino Lebrón Cuello, a annoncé une
dizaine d’arrestations en rapport avec les agressions contre les
ressortissants haïtiens. (El Nacional 9\9\05).

Toujours le 7 septembre 2005, dans la même zone touristique de Bavaro,
des artistes haïtiens ont été attaqués par un groupe de Dominicains,
leurs ateliers saccagés, des tableaux détruits, occasionnant pour ces
professionnels de l’art, la perte de plusieurs milliers de pesos,
rapporte le journal dominicain en ligne Espacinsular (8\9\05).

Deux artistes ont été blessés et conduits à l’hôpital. L’intervention de la police dominicaine et des agents de sécurité privés des hôtels a pu éviter le pire, indique le journal.

Cependant, la Direction Générale de la Migration, en réaction, a annoncé le rapatriement massif des Haïtiens qui travaillent dans le secteur de la construction à Bavaro.

Plusieurs organismes de droits humains, tant en Haïti qu‘en République
Dominicaine, ont déjà dénoncé ce climat de persécution entretenu contre
la communauté haïtienne vivant en République Dominicaine, à chaque
incident impliquant des Haïtiens et des Dominicains. Ils s’inquiètent
également du comportement des autorités de la Migration qui profitent de ces événements malheureux pour déporter de nombreux travailleurs
haïtiens.

Lisane André
Section Communication
Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR)