Par la Coalition haïtienne au Canada contre la dictature en Haïti (Chcdh)
Transmis à AlterPresse le 31 octobre 2025
Bien que la moitié de la population haïtienne soit au bord de la famine, contrainte de vivre dans la misère, le chômage massif et les violences des gangs, des membres du Conseil présidentiel de transition (Cpt) et du gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé organisent des voyages officiels dispendieux pour aller parader dans les tribunes internationales. Ces voyages constituent l’un des moyens de pillage des fonds publics.
En 2024, lors de la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu), une double délégation composée de plusieurs dizaines de personnes, dirigée par le conseiller présidentiel Edgard Leblanc et le premier ministre Gary Conille, a représenté le pays à New York.
À l’époque, plusieurs millions de gourdes ont été utilisées pour couvrir les frais de déplacements des officiels et de leurs petits amis, dans un contexte où plusieurs millions de personnes sont exposées, non seulement aux violences des gangs, mais également à la famine au quotidien.
Le samedi 20 septembre 2025, le Conseil-présidentiel de transition a récidivé, lorsqu’il a laissé le pays avec une délégation de près de 24 personnes, dirigée par Laurent Saint Cyr.
Inutile de souligner que la nation est en proie à une crise humanitaire, qui va en s’aggravant, frôlant une dimension qui rappelle, toutes proportions gardées, celle du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Au moins 1,3 million de personnes sont contraintes actuellement de survivre dans des camps de réfugiées insalubres, après avoir perdu leurs maisons suite à l’assaut des hordes de malfrats criminels.
Sous les effets conjugués de la coalition Viv Ansanm, les gangs Kokorat San ras et Gran Grif, les départements de l’Ouest, du Plateau central et de l’Artibonite sont presqu’en ruine.
Le système hospitalier est sur le point de disparaître, alors que l’on compte quotidiennement des dizaines de personnes blessées par balles. Cela sous-entend que plusieurs personnes meurent dans des centres hospitaliers de fortune, par faute d’intrants médicaux de base.
Le pouvoir ne s’intéresse donc pas à résoudre les problèmes extrêmement graves, auxquels fait face la nation : la profonde crise dans le système de l’éducation, la sécurité, la famine, l’insalubrité, etc.
Le cas le plus emblématique est celui de l’éducation, dans la mesure où le ministre Augustin Antoine a déclaré sans ambages que « l’école haïtienne est détruite ». Il a fait cette déclaration après avoir ignoré la grève des enseignantes es des enseignants des écoles publiques, qui exigeaient de meilleures conditions de travail.
Aujourd’hui, l’incapacité du pouvoir à faire face, de façon organisée, aux dommages causés par l’ouragan Mélissa illustre, une nouvelle fois, la faillite des instances de transition.
Cette faillite est apparente sur tous les plans. Si bien que, pour les membres du Cpt ainsi que pour le gouvernement du premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, le seul recours semble, encore une fois, de faire appel à une force étrangère pour soi-disant venir mettre de l’ordre dans le pays.
Encore le même cercle vicieux, encore l’image pathétique de dirigeants incapables, incompétents et corrompus, qui observent, dans une indifférence criminelle, l’effondrement de toute une nation.
Il est temps que cette sempiternelle phase transitoire de la honte prenne fin.
Mettons sur pied un pouvoir, capable de répondre aux revendications de la population et de prendre en main la souveraineté ainsi que le destin de la nation.
Pour authentification,
Chantal Ismé, Alain Saint Victor
Montréal, le 27 octobre 2025
Contact : coalitioncontredictature@gmail.com
