Artibonite (Haïti), 28 oct. 2025 [AlterPresse] — Les autorités sont appelées à prendre des dispositions urgentes pour empêcher les gangs lourdement armés de prendre le contrôle de la commune de Montrouis, dans le département de l’Artibonite, préviennent de nombreuses habitantes et de nombreux habitants, interrogé.e.s par AlterPresse.
Selon ces habitants, si rien n’est fait, la menace d’une offensive criminelle s’étendra non seulement sur Montrouis, mais aussi sur les communes voisines de Saint-Marc (Artibonite) et de l’Arcahaie (Ouest), ainsi que sur d’autres zones.
Depuis plusieurs jours, ce sont des brigades de vigilance locales qui tentent, seules, de faire face aux attaques menées par les membres du gang Taliban Canaan, arrivés par la mer à Montrouis, depuis le vendredi 17 octobre 2025, témoignent les riverains.
Les manœuvres criminelles de ces groupes armés ont déjà provoqué le déplacement de nombreuses familles, contraintes d’abandonner leurs maisons pour chercher refuge ailleurs, font savoir les habitants de la commune côtière.
Des médias locaux rapportent que les gangs de Canaan ont étendu leur influence dans plusieurs zones de Montrouis, défilant armes en main. De nombreuses maisons abandonnées auraient été occupées par des bandits, alors que la peur s’installe dans toute la région.
Parallèlement, le vieux conflit foncier opposant les localités de Piatre et de Délugé, dans la même région, a dégénéré en 2025.
Le 12 février 2025, après la mort du chef de gang Ti Jera, des hommes armés ont attaqué le commissariat, tuant le policier Fils Emmanuel Thomas et le greffier Élysée Louis.
Entre août et septembre 2025, d’autres assauts ont fait une femme morte, neuf blessés, dont trois policiers, et ont abouti à l’incendie du commissariat de police.
Entre janvier et septembre 2025, 24 attaques armées ont été enregistrées dans le département de l’Artibonite, faisant au moins 84 morts et de nombreux blessés, selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Ces violences, attribuées à plusieurs gangs armés, ont frappé plusieurs communes du département, provoquant des déplacements massifs de population et d’importantes destructions, alors que les forces de l’ordre peinent à contenir la situation.
Six institutions publiques ont été vandalisées ou incendiées, dont trois commissariats de police (Liancourt, Marchand-Dessalines, Montrouis), un sous-commissariat (La Chapelle) et deux tribunaux de paix (Liancourt et La Chapelle).
Des centaines de maisons ont été pillées ou incendiées, tandis que quatre véhicules blindés, deux voitures – dont une appartenant à la Police nationale d’Haïti (Pnh) – ainsi que plusieurs motocyclettes de policiers et de particuliers ont été brûlés ou volés, précise encore le Rnddh. [apr 28/10/2025 6 :00]
Photo logo : haiti.fandom.com
