P-au-P., 6 sept 05 [AlterPresse] --- Le Conseil électoral provisoire haïtien a franchi le 5 septembre deux étapes essentielles à la tenue des prochaines élections.
Il a publié le calendrier électoral définitif et une liste des partis et regroupements politiques autorisés à faire campagne.
Le calendrier prévoit des élections en deux temps avec, d’une part, des présidentielles et législatives en deux tours les 20 novembre 2005 et 3 janvier 2006, et, d’autre part, des élections municipales et locales fixées au 11 décembre 2005.
A date, plus de deux millions de personnes, soit près de la moitié de l’électorat potentiel, ont été officiellement inscrites dans les registres de l’institution électorale.
La campagne électorale s’ouvre officiellement le 8 octobre. Mais plusieurs partis politiques et candidats ont commencé depuis plusieurs semaines à sillonner les régions pour exposer leurs programmes et faire toutes sortes de promesses.
Pas moins d’une trentaine de responsables de partis politiques et candidats indépendants envisagent de briguer la Présidence. Le parti de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, La Famille Lavalas, a choisi comme candidat à la Présidence le père Gérard Jean Juste. Celui-ci est incarcéré depuis le 21 juillet 2005 pour sa responsabilité présumée dans l’enlèvement et l’assassinat du journaliste et poète Jacques Roche à la mi-juillet dernier.
Il y a quelques mois, plusieurs secteurs paraissaient dubitatifs quant à l’organisation des élections à la fin de l’année, en raison de la vague de violence et de la recrudescence des cas de kidnapping à Port-au-Prince. Divers quartiers volatiles de Port-au-Prince ont connu, ces dernières semaines, une amélioration sensible sur le plan sécuritaire, due à la fois à des raids de forces de sécurité Haïtienne et ONUsienne et au passage des populations de certains quartiers populaires du stade de victimes passives à celui de vigiles.
Cependant, des zones d’ombre demeurent au tableau. Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef civil de la MINUSTAH a, par exemple, admis, dans une interview à un quotidien chilien le 3 septembre dernier, que Cité Soleil, le plus grand bidonville de Port-au-Prince demeurait un défi pour la « Mission internationale de paix ». Les gangs continuent d’y faire régner la terreur, a relevé Valdès tout en laissant croire que la MINUSTAH a atteint globalement son objectif en évitant au pays le spectre d’une guerre civile.
Malgré l’accalmie observée, certains milieux demeurent toujours sceptiques, vu que le gouvernement intérimaire et la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti n’ont jamais véritablement résolu le problème du désarmement. [vs apr 06/09/05 14:00]