P-au-P, 06 septembre 05 [AlterPresse] --- L’évolution des activités judiciaires nationales sera désormais connue du grand public à travers des rencontres hebdomadaires avec la Presse d’une Commission de 5 membres, qui sera formée dans les 20 juridictions d’Haïti, a annoncé à Port-au-Prince le 5 septembre le ministre de la justice, Me Henry Marge Dorléans.
Par cette initiative, le Ministère de la Justice entend « utiliser la voie de la presse pour informer l’opinion publique sur les dossiers ponctuels, éduquer la population sur le fonctionnement du système judiciaire et le rôle de chaque instance dans l’appareil judiciaire », a précisé Dorléans qui présentait les membres de la Commission spécifique au Palais de Justice de la capitale.
Les dispositions en cours pour améliorer le système judiciaire, le bilan des actions accomplies au niveau des tribunaux de Première Instance de la zone métropolitaine de Port-au-Prince du 21 mars au 2 septembre 2005, les différents dossiers traités par le Parquet et le cabinet d’Instruction de la capitale, la question de détention préventive prolongée, l’existence d’une commission de « contrôle des détentions » dans les commissariats de police, un bilan des arrestations effectuées, le manque de moyens appropriés (auxquels fait face la police judiciaire) pour transmettre rapidement les cas d’interpellation ou de gardes à vue au cabinet d’instruction, les difficultés éprouvées avec « certaines preuves matérielles » gardées par la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) : autant de thèmes abordés par la Commission de la capitale dans cette première rencontre du 5 septembre avec la Presse, à laquelle a assisté AlterPresse.
« L’objectif de ces rencontres, qui seront bientôt inaugurées dans les villes de province, consiste à réconcilier la société avec sa justice, afin de comprendre ce qui s’y passe et de rapprocher les acteurs de la justice avec elle », a estimé Dorléans.
Le garde des sceaux de la République a par ailleurs affirmé que l’équipe gouvernementale a douze mois comme délai pour démontrer sa capacité à administrer le pays dans le domaine de la finance, de la justice et de la sécurité.
« Si nous ne pouvons pas montrer dans les douze prochains mois qu’on peut développer un leadership national dans ces trois domaines, nous perdrons la gestion de ce pays. Nous devons prendre en main notre responsabilité et montrer que nous pouvons gérer ce pays comme Haïtiens », a-t-il martelé.
Cette déclaration de Dorléans est incompatible avec la durée du mandat des autorités de transition, qui doit prendre fin, en février 2006, avec l’installation du gouvernement issu des prochaines compétitions électorales prévues pour les 20 novembre, 11 décembre 2005 et 3 janvier 2006.
A la rencontre du 5 septembre avec la Presse, outre le ministre Dorléans, la Presse a noté la présence de Me Joseph Lebrun, doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, de Me. Emane Alcé, substitut du commissaire du gouvernement près le tribunal civil du même ressort, de Me. Carlos Hercule du cabinet d’Instruction, de Me. Patrick Laurent du barreau des avocates et avocats de la capitale, et de Michael V. Lucius, responsable de La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) au sein de la Police Nationale d’Haïti. [jj rc apr 06/09/2005 12 : 00]