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Après l’assassinat d’un commerçant haîtien le 26 août 2005

Entente pour la reprise des activités à la frontière de Belladère/Elias Piña

Soumis à AlterPresse le 2 septembre 2005

Les autorités haïtiennes et dominicaines de la frontière de Belladère/Elias Piña semblent avoir trouvé une entente pour calmer la tension qui était montée d’un cran, suite à l’assassinat par balles, le vendredi 26 août 2005, d’un commerçant haïtien, Bellony Fleury par un dominicain.

Lundi 29 août, les activités en ce point de la frontière, particulièrement le fonctionnement du marché, avaient été bloquées par des manifestants en colère qui voulaient protester contre ce crime odieux et les nombreux autres abus régulièrement commis à l’encontre des ressortissants haïtiens à ce point frontalier. Une première négociation menée dans l’après-midi, s’était soldée par un échec.

Mardi 30 août, plusieurs autorités haïtiennes et dominicaines notamment, le maire de Belladère, le commissaire de police départemental du centre, un représentant de la Minustah (CIVPOL), le consul dominicain basé à Belladère, la responsable de la Migration et un général de l’armée dominicaine, s’étaient de nouveau réunis, cette fois-ci avec le Comité des Droits Humains de Belladère et de Elias Piña encadré par le GARR et des représentants de l’association des commerçants, en vue de reprendre les discussions.

Le comité en a profité pour attirer l’attention des autorités présentes sur les conditions inhumaines et dégradantes, dans lesquelles se poursuivent les rapatriements, ce qui indigne la population et encourage chez elle un sentiment anti-dominicain.

De leur côté, les représentants des commerçantes et commerçants se sont plaints des taxes abusives imposées par différentes autorités dominicaines pour leur soutirer de l’argent.

« Pour se rendre à Elias Piña avec une marchandise, nous devons payer les militaires à la barrière d’entrée, à la douane, à la caserne. Ensuite, nous devons verser un montant, qui varie d’un jour à l’autre, pour pouvoir étaler nos marchandises », s’est indignée une commerçante qui en a profité pour demander aux autorités dominicaines de faire cesser ces abus.

Le Consul dominicain, présent à la rencontre, a pris note des revendications exprimées et a promis de les transmettre au président de la République Dominicaine, le Dr Léonel Fernandez, pour que suite en soit donnée.

A l’issue de la rencontre, un accord a été trouvé pour que les activités puissent reprendre leur cours normal à la frontière, notamment le fonctionnement du marché de Elias Piña fréquenté par de nombreux haïtiens et dominicains tous les lundis et vendredis.

Les autorités dominicaines présentes à la rencontre ont annoncé l’arrestation du dominicain impliqué dans le meurtre du commerçant haïtien. Parallèlement, deux avocats, un haïtien et un dominicain vont accompagner les parents de la victime dans leur quête de justice.

Lisane André

Section Communication et Plaidoyer GARR