P-au-P, 02 septembre 05 [AlterPresse] --- Le nouvel ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Haïti en Allemagne, Jean-Robert Saget, a plaidé, le 24 août, pour une intensification de la coopération avec l’Union Européenne, en particulier avec l’Allemagne, suivant le texte d’une déclaration transmise à AlterPresse par le Bureau du Premier Ministre.
« Nous voulons travailler en vue du développement d’une coopération bilatérale et multilatérale réciproquement fructueuse, susceptible d’ouvrir la voie à une plus grande coordination des actions nécessaires en faveur de la paix et de la justice dans le monde », a souligné Saget qui a exprimé sa « joie de retrouver une ville et un pays riche de sa culture et de son histoire », où « il a passé, au milieu de toutes les races et de toutes les nationalités, plusieurs années de sa vie comme étudiant, musicien, journaliste, diplomate et homme d’affaires », et où « ses enfants sont nés ».
Le nouvel ambassadeur haïtien, qui remettait à Berlin ses lettres de créances au Président fédéral allemand, Dr. Horst Kà¶hler, a rappelé que la mission principale du gouvernement intérimaire consiste à « organiser et à réaliser de premières élections libres, honnêtes, transparentes et démocratiques à la fin de l’année » (2005).
« L’établissement d’un climat sécuritaire est nécessaire pour permettre aux candidats de mener sans contrainte leur campagne électorale et aux électeurs de décider de leur choix de manière souveraine en dehors de toute pression externe », a-t-il indiqué.
La décision « intelligente et courageuse » du président Boniface Alexandre d’ « initier le dialogue national, à travers lequel les fractions ennemies devraient se rapprocher, ne suffit pas », aux yeux du nouvel ambassadeur accrédité en Allemagne.
« Si cette démarche réussit, elle aura un effet positif allant dans le sens d’une réconciliation nationale ». Mais, « nous devons aussi construire de solides institutions fondées sur le droit. Nous devons prendre des mesures durables contre le chômage de masse », a-t-il souhaité.
« Le gouvernement de transition doit résoudre de graves problèmes », comme « la situation catastrophique », dont elle a hérité, « les institutions étatiques » qui « n’existaient pas », « l’économie » qui « se trouvait dans un état déplorable », « la population, elle-même, éclatée en groupes ennemis en raison de la politique de polarisation pratiquée au cours des dernières années », a-t-il souligné en qualifiant la situation actuelle d’Haïti de l’ « une des périodes les plus difficiles de son histoire ».
Jean Robert Saget a formé le vœu de pouvoir « contribuer à davantage de rapprochement politique, économique et culturel » entre les deux peuples, haïtien et allemand, sur la base des relations historiques profondes ayant marqué les deux pays.
« Depuis 1803, des Allemands vivent en Haïti. Recrutés de force par les troupes de Napoléon, ils ont été envoyés à Saint-Domingue pour lutter contre l’armée indigène. Après l’indépendance en 1804, ils ont trouvé dans cette ancienne colonie, devenue Haïti, une nouvelle patrie », a-t-il fait savoir.
« Je retrouve un pays qui a profondément changé, qui est devenu plus moderne, plus ouvert encore - peut-être un peu inquiet - mais toujours imprégné de cette chaleur, cet esprit de tolérance et cette joie de vivre de la fin des années soixante, qui le rendent si captivant, bien que certains Allemands n’aiment pas le voir ainsi », a noté Jean Robert Saget. [jj rc apr 02/09/2005 19:00]