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Haïti à l’heure des " Etats Généraux de l’Habitat "

P-au-P., 2 sept. [AlterPresse] --- La Fondation haïtienne pour l’habitat et l’intégration des sans-abris (FONDHABISA) a procédé au lancement, ce 1er septembre à Port-au-Prince, des « Etats généraux de l’Habitat en Haïti ».

Ce forum durera jusqu’au 4 septembre. L’inauguration a eu lieu en présence de plusieurs membres du gouvernement de transition dont les ministres de l’environnement, Yves André Wainright, et des travaux publics, transports et communication, Fritz Adrien, de représentants d’organisations non-gouvernementales (ONG) et de partis politiques.

Un forum similaire se tiendra en Haïti tous les deux ans, a promis le président de la FONDHABISA. Frantz-Gérard Verret a justifié la convocation de telles assises par la dégradation de l’environnement et de l’habitat haïtien. « Il est de notre devoir d’élite d’agir de manière cohérente et concertée pour sauver ce qui encore peut l’être », a ajouté l’ingénieur Verret.

Ce forum a été l’occasion pour les différents intervenants de dissiper une confusion entourant généralement le concept de l’habitat et qui confine ce dernier dans l’unique cadre du domaine bâti (construction, logement).

« A bien considérer, l’habitat, dans son sens scientifique le plus pur, ce n’est ni un logement, ni une habitation, ni une maison, c’est bien au contraire le mode de peuplement et d’organisation par l’homme du milieu où il vit », a indiqué le numéro 1 de la FONDHABISA. Parmi les éléments constitutifs de l’habitat, Frantz-Gérard Verret a cité les espaces verts, les plans et bancs publics, les administrations privées et publics, les terrains de jeu et de sport, les fontaines publiques et les laveries.

Comme pour compléter cet éclairage, le ministre des travaux publics, transports et communications a pour sa part rappelé que la notion de « l’habitat comprend à la fois le bâtiment où l’homme s’abrite et aussi tout ce qui l’entoure », à savoir les services, installations et dispositifs dont l’existence est nécessaire et souhaitable pour assurer son hygiène et son bien-être social.

Fritz Adrien s’est félicité de la tenue de ces états généraux qui « viennent susciter la réflexion sur les grandes urgences de l’heure en ce qui concerne l’habitat ».

L’ingénieur Adrien a mis l’emphase sur les liens existant entre les attributions du ministère des TPTC et les éléments qui constituent l’habitat. « L’aménagement et l’équipement de l’espace national, surtout l’espace urbain, incombent à l’Etat par le biais du ministère des TPTC ».

Le titulaire des TPTC a évoqué la loi organique de 1983, toujours en vigueur, qui donne au ministère pour attributions d’assurer l’étude, la planification, l’exécution et l’entretien de toutes les infrastructures physiques relatives notamment aux équipements urbains, aux routes et aux systèmes d’alimentation en eau potable.

Parlant au nom du département économique et social des Nations unies, Najet Karaborni a plaidé pour la mise en oeuvre d’une politique de l’aménagement du territoire et de développement qui pend en compte, non seulement l’aspect géographique, mais aussi les volets économique et social. « L’habitat est très important surtout quand il y a un déséquilibre dans la distribution de la population entre la capitale et le reste du pays, les zones urbaines et les zones rurales ». La fonctionnaire ONUsienne a fait remarquer que, malgré la célébration de l’année des sans-abris depuis 1987, ce problème demeure crucial, particulièrement dans les pays en voie de développement comme Haïti.

Ce forum devait être ponctué par divers ateliers axés respectivement sur « l’habitat comme assise du développement national durable », la « nouvelle gestion administrative de l’habitat et de l’environnement », « l’intégration des secteurs intéressés aux problèmes de l’habitat et du logement » et un « plan d’action pour l’élaboration d’une politique nationale de l’habitat ».

Outre les exposés et débats, ce premier « Forum Habitat Haïti 2005 » prévoit une exposition scientifique sur l’habitat rural en Haïti et une foire sur l’habitat.

Haïti affronte depuis plusieurs décennies une crise aigue de l’habitat s’expliquant entre autres, selon la FONDHABISA, par des facteurs interdépendants liés à l’expansion démographique, observée particulièrement à Port-au-Prince (Ouest) et, dans une moindre mesure dans des villes telles que le Cap Haïtien (NORD) et les Gonaïves (Nord-Ouest).

Etant donné ses liens étroits avec l’environnement, le cadre de vie de la population et le développement économique en général, la fondation estime que « la question de l’habitat doit être bien cernée et comprise afin que les décideurs puissent prendre les mesures appropriées ».

La tenue ces états généraux sur l’habitat en Haïti coïncide avec le dixième anniversaire de la Fondation haïtienne pour l’habitat et l’intégration des sans-abris (FONDHABISA). [vs apr 02/09/05 19:25]