Communiqué du Groupe des 184
Repris par AlterPresse le 30 aout 2005
Le Comité de Pilotage du Groupe des 184, dans sa
réunion statutaire du lundi 22 août 2005, après
discussion sur l’évolution de la campagne
d’inscription des citoyens et citoyennes en âge de
voter à travers le pays ainsi que sur le
fonctionnement du Conseil Electoral a jugé nécessaire
d’alerter l’opinion publique et les Autorités
concernées sur les points suivants :
1. Tout le monde est d’accord que la campagne
d’inscription des votants potentiels souffre d’un
retard de plusieurs mois. A cette date, aucune carte d’indentification électorale n’a encore été distribuée. La répartition des centres d’inscription est encore le sujet de plaintes venant de certaines sections communales et de certains quartiers de la zone métropolitaine. Il y a, par exemple, des doutes concernant la localisation des bureaux de vote. Un citoyen (nne) inscrit à Meyotte (commune de Pétion-Ville et résidant au morne César pourra-t-il voter dans un bureau de vote de la commune de Port-au-Prince ?
2. Les renseignements concernant le nombre d’inscrits
pour l’obtention de la carte d’identité nationale ne
sont pas très précis. Il serait bon que des
communiqués officiels du CEP donnent, semaine après
semaine, le chiffre exact des inscrits, par jour et
par département.
3. D’après nos renseignements, le contrôle de la
campagne d’inscription a totalement échappé au CEP
malgré l’article de la constitution qui spécifie que
le CEP est la seule autorité en matière électorale et
que les inscriptions sont de la responsabilité d’un fonctionnaire électoral dénomme « Directeur du registre Electoral ».
4. Il est surprenant qu’aucun bureau de communication
ne soit établi au CEP pour recevoir les questions de
la presse, des visiteurs, et des citoyens. Il est
aussi surprenant qu’aucun porte-parole professionnel
du CEP n’ait été nommé. De même il est surprenant
d’entendre les divers membres du CEP opiner
publiquement sur des discussions et des décisions qui appartiennent exclusivement au Conseil Electoral en tant qu’organisme collégial. Il est surprenant que les choix des employés de l’administration électoral, ceux du siège principal et ceux des BED et des BEC ne soit pas notifiés au public dans des communiqués officiels et numérotés.
5. Le groupe des 184 apprécie à sa juste valeur l’aide
que le CEP et le pays reçoivent des institutions internationales et de certains gouvernements amis, aide sans laquelle les élections seraient impossibles à organiser (à moins qu’elles se fassent à main levée)..Cependant nous ne comprenons pas pourquoi, jusqu’à cette date aucune administration (autonome) du CEP n’est encore établie, soit au siège central, soit dans toutes les capitales provinciales et les communes. Nous ne savons pas encore si les 45 ,000 fonctionnaires électoraux qui doivent officier le jour des élections reçoivent une formation adéquate et qui leur donne cette formation.
6. Des promesses formelles avaient été faites pour que
tous les votants potentiels puissent retirer
gratuitement leur carte d’identification électorale
trois mois avant la date des élections. De même, on
avait garanti que les appareils nécessaires à
l’inscription seraient alimentés par une énergie
électrique adéquate. On avait aussi parlé d’une
transmission par satellite des résultats des
opérations et même d’un vote-en-ligne qui serait reçue directement au siège central du CEP, seule autorité habilité à recevoir les données de l’inscription électorale et seul autorité habilitée à recevoir les résultats des votes dans la soirée de la date des élections.
7. Le Groupe des 184+ apprécie a sa juste valeur les
efforts faits par la police nationale, de concert avec
les troupes de la Minustah, pour ramener un peu de
calme dans la capitale. Le Groupe des 184+ salue le
sacrifice des dizaines de policiers qui ont donné leur
vie dans cette campagne d’éradication de la violence.
Le milliers de morts, ainsi que les enlèvements, les
viols et les séances de torture qu ont endeuillé
chaque jour les familles depuis le 30 septembre 2004
disent l’ampleur de cette tornade de violence inégalée
dans toute l’histoire d’Haïti.
8. Le Groupe des 184+ déplore cependant que dix huit
mois apes la fuite de l’apprenti dictateur, des armes, illégales, sonnent encore nuit et jour dans des secteurs qui sont bien connus de la zone métropolitaine. Les groupes qui possèdent ces armes et ces munitions sont identifiables, leur localisation est connue. Le Groupe des 184+ se demande si on va continuer à tolérer l’œuvre néfaste de ces groupes télécommandés pendant la campagne d’inscription qui se termine et pendant la campagne électorale qui commence. Dans un pays ou le soupçon est permanent, des questions se posent sur la raison de la tolérance et l’impunité qui semblent protéger certains groupes de terroristes. La bienveillance et la protection qui entourent ces groupes de terroriste ne viennent sûrement pas, dans ce cas, du système de justice, ni de la nouvelle police haïtienne.
9. En conséquence le Comite de Pilotage du groupe des
184, formé des délègues de 13 sections de la société
civile recommande donc :
a. Que le CEP fasse bloc pour asseoir son autorité
collégiale et prenne les decisions qui s’imposent
selon les Constitutions et la Loi Electorale.
b. Que les autorités gouvernementales fassent bloc
autour du CEP pour lui assurer tous les moyens
nécessaires à l’accomplissement des promesses qui ont
faites.
c. Que les autorités internationales et les
gouvernements qui nous aident dans cette passe
difficiles, sachent respecter et renforcer l’autorité
du CEP dans des décisions qui ne sont pas faciles à
prendre et a faire appliquer dans l’ambiance d’une
campagne électorale.
d. Que toutes les organisations dans le pays qui
s’inscrivent dans le tissu de la société civile
respectent la loi électorale et en même temps sachent
appuyer l’action du CEP afin que pour une fois, le
pays connaisse des élections valides et bien comptées.
Port-au-Prince le 24 Août 2005
Pour le comité de Pilotage du Groupe des 184
Anthony Barbier
SecrétaireExécutif
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