P-au-P., 4 déc. 02 [AlterPresse] --- Le Collectif Socialisme Identité et Liberté (SIL) prend position en faveur de la démission du Président Jean Bertrand Aristide, mais contre tout éventuel dirigeant qui a contribué à l’établissement de "la structure de violence" en Haïti.
Aristide a détruit le pays et doit partir, a fait savoir le Collectif SIL dans une communication transmise à AlterPresse. Il a condamné également "toutes les violences orchestrées ou encouragées par Aristide dans le pays".
Cependant, "nous ne voulons d’aucun dirigeant qui a contribué a l’établissement la structure de violence en place", lit-on dans le communiqué. "Nous ne voulons pas non plus du retour de l’armée", a poursuivi le communiqué.
Le Collectif SIL opte pour "un gouvernement fondé sur une entente politique afin de lancer le processus de construction de la nation". Selon l’organisation, ce gouvernement devra promouvoir les associations afin de parvenir a l’unité, la paix, la justice et le progrès en considérant l’identité du peuple haïtien.
Le gouvernement en question devra appliquer un "Plan d’urgence pour le sauvetage national et pour la démocratie participative", déclare encore le Collectif SIL, qui souhaite en ce sens "la solidarité" de la communauté internationale.
Lors d’une tournée entamée ce 4 décembre dans le sud du pays, le Président Aristide a réaffirmé aux Cayes qu’il ne laisserait pas le pouvoir avant la fin de son mandat. Pas un jour de plus, pas un jour de moins, a-t-il dit en substance.
Au lendemain des violences des partisans du pouvoir contre des manifestants anti-gouvernementaux le 3 décembre à Port-au-Prince, l’Organisation des Etats Américains (OEA) se réfère toujours à la résolution 822 qui prone une solution électorale à la crise que traverse le pays.
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme à Genève,
le Brésilien Sergio Viera De Melo, condamne catégoriquement l’attitude des proches du pouvoir et menace de porter la question devant le Tribunal Pénal International.
Les violences du 3 décembre, qui ont fait plus d’une dizaine de blessés, ont été aussi condamnées par les secteurs haïtiens de défense des droits humains qui encouragent la poursuite de la mobilisation en faveur de la justice et le respect des droits humains.
Un mot d’ordre de grève lancé par l’opposition et le patronat pour protester contre les événements du 3 décembre a été partiellement suivi. Le grand commerce, les banques et les écoles n’ont pas fonctionné. Mais la circulation automobile a été quasi régulière, les boutiquiers et détaillants n’ont pas chômé. [gp apr 04/12/02 20:02]