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Le lynchage fortement déconseillé

P-au-P., 27 août 05 [AlterPresse] --- Les cas de lynchage ont réapparu à Port-au-Prince à la fin du mois de mai. Ils prennent la forme d’actes de représailles contre de présumés bandits armés qui utilisaient les quartiers populaires comme lieux de planification d’actes de kidnapping et de séquestration des otages.

Pas plus tard que le 21 août dernier, quatre présumés bandits ont été exécutés sommairement par des riverains de Martissant, dans la banlieue sud de la capitale.

Tout en saluant le passage des populations des quartiers sensibles du stade de victimes passives à celui de vigiles, le doyen des défenseurs haïtiens de droits humains Jean Claude Bajeux les exhorte à ne pas se faire justice et à se référer à la police et à la justice.

Bajeux voit cette justice expéditive comme le résultat de discours pernicieux du genre de la formule zéro tolérance, appel à mots couverts, au supplice du collier, lancé par le président déchu Jean Bertrand Aristide.

Dans un communiqué en date du 23 août, la Direction générale de la Police nationale d’Haïti a exprimé sa préoccupation face à « la répétition des actes de lynchage d’individus considérés comme de dangereux criminels ».

« La pratique de la justice populaire constitue une violation du code pénal et un acte attentatoire au bon ordre public, pouvant entraîner des poursuites judiciaires graves contre leurs auteurs », a ajouté la DGPNH tout en disant reconnaître le droit des populations menacées à l’autodéfense.

La Mission des Nations unies pour la stabilisation d’Haïti a également condamné les scènes de lynchage ainsi que les assassinats par balles. La MINUSTAH a convié la population à garder son calme et à coopérer de préférence avec les forces de sécurité publique. [vs apr 27/08/05 15:50]