P-au-P., 27 août 05 [AlterPresse] --- Le Pénitencier National, plus grand centre de détention d’Haiti, situé à Port-au-Prince, fait face à de graves difficultés selon ce qu’a constaté AlterPresse le vendredi 26 août, lors d’une visite guidée organisée par le Réseau National de Défense des Droits humains (RNDDH).
Seulement la partie centrale de ce centre carcéral a pu être restaurée, alors que tout le reste du bâtiment se trouve en mauvais état.
Certains secteurs du Pénitencier National sont quasiment délabrés. « Il y a des quartiers qui sont complètements abandonnés, alors que les cellules font face à un surnombre » a fait remarquer Marie Yolène Gilles, du RNDDH. Elle a demandé aux autorités de réaménager les espaces délaissées afin de mieux distribuer les prisonniers.
La situation des détenus est précaire. 60 prisonniers croupissent dans une même cellule, ce qui provoque la propagation de maladies au niveau de la population carcérale, a fait savoir Marie Yolène Gilles.
Les prisonniers disposent de plusieurs cours de récréation, a constaté AlterPresse. Cependant, les conditions sanitaires laissent à désirer.
Une infirmerie est à la disposition des détenus, mais elle est loin d’être adéquate, avec 22 lits, 4 médecins, dont 2 urologues et 2 généralistes, et quelques infirmières pour les soins de base.
Le Pénitencier National abrite 1496 prisonniers, dont seulement 32 ont été condamnés. Contrairement à ce que prévoit la loi, les condamnés et les non condamnés partagent les mêmes espaces.
Marie Yolène Gilles a exigé un bilan des activités de la commission récemment mise sur pied par le ministre de la justice, Me Henry Dorléans, en vue de traiter les dossiers juridiques de chaque prisonnier.
La militante des droits humains a aussi souhaité que les autorités mettent à la disposition des agents du Pénitencier des moyens leur permettant de bien faire leur travail.
Cette visite a été effectuée de concert avec les responsables de la prison centrale, dans le cadre des activités conjointes de sensibilisation du RNDDH et de l’organisme Promoteurs Objectifs Zéro SIDA (POZ). Au moins 850 détenus ont été touchés par cette campagne. [jj apr 27/08/05 00:30]