P-au-P, 26 août 05 [AlterPresse] --- Les communautés villageoises de l’Artibonite ont accueilli avec beaucoup d’émotion, dans l’après-midi du 26 août 2005, les corps des 3 jeunes ressortissants haïtiens brûlés vifs à Santo Domingo dix jours plus tôt et décédés des suites de leurs brûlures les 22 et 23 août, selon des informations recueillies par AlterPresse.
L’émotion a été plus intense à Verrettes, à plus de 100 kilomètres au nord de Port-au-Prince, lorsque les parents de Paul Marc, 19 ans, ont reçu, vers 12 :00 locales, la nouvelle de la mort de leur fils ramené dans un cercueil par une délégation d’organismes de droits humains accompagnée d’une patrouille de la Police Nationale d’Haïti (PNH).
« Nous n’avions aucun, de nos proches, malade. Comment peut-on nous amener maintenant un cadavre ? », s’est interrogé, surpris, l’un des parents.
Ces propos ont été rapportés par l’animateur social Antonal Mortimé, du Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR), qui a été joint sur place au téléphone par AlterPresse.
Malgré les informations diffusées dans la Presse nationale sur l’attaque du 16 août et ses conséquences meurtrières, les parents du défunt Paul Marc n’étaient visiblement pas au courant de la mort de leur fils, dont les funérailles devaient être chantées dans la soirée du 26 août.
En revanche, environ 400 personnes, apparemment prévenues du drame, attendaient à Plazac, 6 e section communale de la Petite Rivière de l’Artibonite, une localité très éloignée de Verrettes, l’arrivée des dépouilles de Gilbert Dominique, 22 ans, et de Willy Pierre, 20 ans.
C’est aux environs de 4 :00 pm locales, le 26 août, que la délégation d’organismes de défense de droits humains a atteint la résidence des parents de Dominique et de Pierre, après avoir emprunté des voies rendues difficiles par les pluies torrentielles des jours précédents.
Vu l’heure tardive, il était prévu une veillée en hommage aux défunts Gilbert Dominique et Willy Pierre, dont les funérailles devraient se dérouler dans la matinée du 27 août à Plazac.
Outre une patrouille de 5 policiers, la délégation, ayant ramené dans l’Artibonite le 26 août les corps des 3 Haïtiens brûlés vifs à Santo Domingo, était composée de représentants du GARR, du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), du rescapé du drame Berlius Pierre et de deux autres ressortissants haïtiens venus directement de Santo Domingo.
Le gouvernement provisoire avait pris en charge les frais de morgue pour garder les corps des 3 défunts durant la nuit du 25 au 26 août à Fonds Parisien, localité frontalière, où de nouveaux cercueils ont remplacé ceux venus de la capitale dominicaine qui étaient en mauvais état. [rc gp apr 26-08-05 18 :00]